mercredi 13 mars 2019

Blocage de la prison de Condé-sur-Sarthe : deux détenus saisissent le tribunal administratif

Confinement en cellule, problèmes d'approvisionnement, suppression des parloirs, coupures d'eau... Les conséquences du blocage de la prison de Condé-sur-Sarthe dans l'Orne se font durement ressentir.

Blocage de la prison de Condé-sur-Sarthe : deux détenus saisissent le tribunal administratif

 Deux détenus saisissent la justice pour demander le respect de leurs droits fondamentaux.



Depuis l'agression de deux de leurs collègues le 5 mars 2019, les surveillants de Condé-sur-Sarthe dans l'Orne ont cessé le travail et bloquent l'établissement. L'administration pénitentiaire a déployé des ERIS (équipes régionales d'intervention et de sécurité) dans l'établissement pour surveiller les détenus. Mais ces derniers dénoncent leurs conditions de détention. Deux d'entre eux ont saisi le tribunal administratif de Caen pour demander le respect de leurs droits fondamentaux.

"On a complètement dépassé le seuil de l'acceptable"

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"Une atteinte grave est portée aux droits des personnes détenues, que les circonstances exceptionnelles ne peuvent justifier". Matthieu Quinquis qui représente deux détenus de Condé-sur-Sarthe, demande à l'Etat de faire cesser la situation au plus vite. Depuis le 5 mars 2019, jour de l'attentat, "les détenus n'ont plus le droit à leur promenade quotidienne et sont confinés dans leurs cellule".

L'administration ne leur sert plus trois repas chauds par jour comme la loi l'exige. Ils n'ont plus accès au téléphone, plus de courrier et les parloirs sont supprimés. Quant aux poubelles, elles ne sont plus ramassées tous les jours. L'avocat évoque également des coupures d'eau, d'électricité et de chauffage.

"Aujourd'hui, on a complètement dépassé le seuil de l'acceptable. Il y a une urgence évidente, vous devez dans les 48 heures prendre des mesures simples qui assureront la dignité des personnes détenues".

Pas d'atteinte aux droits fondamentaux selon le ministère de la justice

Si la représentante du ministère de la justice reconnait l'absence d'activités et de promenade, elle affirme que l'essentiel est assuré en détention. Elle évoque notamment la distribution de repas, l'accès aux soins, ou encore le ramassage des poubelles "dans la mesure du possible". Et elle estime que dans ces circonstances extrêmement graves et en fonctionnant avec des effectifs restreints (une vingtaine d'ERIS contre 138 surveillants en temps normal pour 110 détenus), l'administration pénitentiaire ne viole pas les droits fondamentaux des personnes détenues.

Le tribunal administratif doit rendre sa décision demain jeudi en fin de matinée. Et c'est également demain que les syndicats de surveillants doivent rencontrer la ministre de la justice Nicole Belloubet.

France Bleu



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