dimanche 17 mars 2019

Violences sexuelles sur une ado : la prison à 90 ans

Une mère et sa fille s'étaient prises d'affection pour un vieil homme un peu seul. Mais l'adolescente a subi les violences sexuelles de ce nonagénaire.

Violences sexuelles sur une ado : la prison à 90 ans

«C'était un peu notre papi de cœur». À la barre du tribunal correctionnel de Toulouse, Sandrine est bouleversée. Derrière elle se tient François, 90 ans.



Ce prévenu n'en démord pas : il n'a pas touché la fille de Sandrine. Cette mineure, aujourd'hui âgée de 15 ans, l'accuse d'agressions sexuelles et d'embrassades, forcées entre décembre 2017 et février 2018.

«Ces faits sont bien détaillés par la victime. Elle subit depuis un syndrome post-traumatique important. D'ailleurs, elle n'est pas là aujourd'hui», précise la présidente Viargues en direction de l'homme, qui remue la tête négativement : «J'étais le plus heureux de pouvoir refonder une famille. Je n'ai rien fait».

«Une vraie amitié»

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En juillet 2017, Sandrine et sa fille ont fait la connaissance de François, retraité résident à Aigrefeuille. Passionné de cheval, l'homme s'est lié avec la jeune fille, fan d'équitation. Il lui a même offert deux poneys. À l'époque, Sandrine observait d'un bon œil cette relation.

«C'était un homme seul, divorcé deux fois, en brouille avec sa famille. Un homme haut en couleurs, entouré d'animaux.Je ressentais une vraie amitié pour lui. Nous allions le voir presque tous les week-ends». François se plaignait lorsqu'elles n'étaient pas assez présentes, menaçant même de «faire une connerie». «Il appelait ma gamine ma fille.Il m'a même proposé qu'on se marie, pour qu'elle ait un vrai père. J'ai refusé», soupire Sandrine.

Lors d'un week-end à Aigrefeuilles début 2018, la mère et la fille ont vu arriver dans leur chambre François, alors qu'elles étaient dénudées. «J'étais chez moi, j'y fais ce que je veux», répond l'homme à la présidente, qui l'assaille de questions. «Vous avez un autre jour touché le sexe de la jeune fille, après lui avoir demandé de vous gratter l'épaule, sous les yeux de sa mère, qui vous a rappelé à l'ordre», insiste la magistrate.

Le point de rupture remonte à février 2018 : François a exigé que la jeune fille l'embrasse sur la bouche, un fusil à portée de main. Sandrine, sous le choc, a vite quitté les lieux. «Ma fille est entrée dans un état dépressif. Mais elle ne voulait pas qu'il aille en prison, elle tenait à lui. Je ne savais pas quoi faire.»

Déjà condamné deux fois

La mère a fini par porter plainte fin août 2018 car François relançait sans cesse les contacts. Et en septembre 2018, fusil à la main (!), il a débarqué à leur domicile pour les menacer - des violences condamnées par le tribunal correctionnel en novembre. Entre-temps, la jeune fille a révélé avoir subi plusieurs attouchements sur les fesses et des baisers forcés... Mère et fille l'ignoraient mais en 2005 et 2015, ce «grand-père de cœur» avait déjà été condamné pour des agressions sexuelles sur mineurs...

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