mardi 11 mars 2014

Lieux de privation de liberté: l'immobilisme des pouvoirs publics

Le contrôleur général des lieux de privation de liberté a rendu son raport annuel. Cette année, Jean-Marie Delarue et ses équipes ont travaillé notamment sur les locaux de garde à vue, le bilan de la loi pénitentiaire, l'architecture des établissements pénitentiaires, la prise en charges des malades mentaux ou encore la question de la laïcité dans les prisons. Et, un constat :  les choses n'évoluent pas beaucoup...
 
Jean-Marie Delarue, ici en 2013 lors de la remise de son rapport annuel sur les lieux de privation de liberté.

Cette année, le rapport annuel du contrôleur général des lieux de privation de liberté ne pointe pas un problème en particulier, comme les Beaumettes l'an dernier. Mais en préambule, un "coup de gueule" de Jean-Marie Delarue sur ses préconisations restées lettres mortes, certaines depuis six ans.

Et d'abord, le contrôleur général des lieux de privation de liberté envoie, à sa façon, c'est à dire tout en douceur, des piques au gouvernement. D'emblée, il rappelle qu'il est "doté du seul pouvoir d'adresser des recommandations aux pouvoirs publics", mais cela ne l'empêche pas de "s'étonner de ne pas avoir reçu le moindre signe des ministères intéressés" par ses préconisations.

Ces mesures pourtant peu coûteuses, souligne-t-il, et qui selon lui auraient une vertu pédagogique, comme montrer que la prison doit évoluer, pas seulement en matière de sécurité mais aussi en terme de prise en charge des détenus "plus attentive".

Pour un accès contrôlé à Internet et au téléphone portable

Parmi quelques exemples, la mise à disposition d'Internet, soumise bien-sûr à contrôle, ou encore le lancement d'une étude sur les conditions d'utilisations des téléphones portables, qui doit déboucher, estime Jean-Marie Delarue, sur une autorisation là aussi contrôlée. "Je crois que l'autorisation des téléphones portables en détention est inéluctable. Le meilleur moyen, c'est de s'y préparer", a-t-il déclaré mardi, lors d'une conférence de presse.

Mais il a aussi une chose que le contrôleur demande avec constance depuis 2008 : faire enlever le soutien gorge d'une femme pendant une garde à vue doit être l'exception, uniquement quand cela représente un "danger" pour elle. Jean-Marie Delarue note avec une certaine ironie que dans les commissariats visités, "le port du soutien gorge est toujours source de péril"!

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