jeudi 27 mars 2014

Violences envers surveillants : 30 mois de prison

En février, un détenu de la prison d'Argentan agresse verbalement et physiquement sept surveillants. Il a été condamné à 30 mois de prison supplémentaires.

Le 20 février 2014, un détenu du centre de détention d'Argentan qui doit se rendre au centre médical pour un soin dentaire est en retard. La surveillante lui refuse l'accès car elle veut d'abord téléphoner pour vérifier son rendez-vous. Ça se passe mal : le détenu l'insulte ! Plus tard dans la journée, il est convoqué par le chef de détention.

Il doit être maîtrisé

Celui-ci, accompagné d'un autre surveillant, lui signifie qu'il va le placer au quartier disciplinaire car il ne respecte pas les règles élémentaires de détention. Le détenu en colère, l'injurie. D'autres surveillants viennent en renfort. L'homme, hors de lui, essaie d'en mordre un puis s'empare de la lampe de bureau et les menace. Il doit être maîtrisé.

Un bol d'urine au visage

Emmené au quartier disciplinaire, il continue à déverser son flot d'injures et menace les fonctionnaires. Il hurle et se débat. On découvre sur lui une carte sim. Il ne décolère pas et jette un bol d'urine au visage des surveillants. Au total, sept surveillants vont subir le comportement agressif du détenu.

Au tribunal lundi, le prévenu de 26 ans, condamné et incarcéré de nombreuses fois, a déjà eu des problèmes disciplinaires en juillet 2012 à la prison de Rennes. Il ne reconnaît les faits qu'à moitié. « C'est vrai, je me suis emporté. Mais seulement emporté. » Mais il nie avoir jeté la lampe de bureau et le bol d'urine et estime avoir été torturé. « Vous n'avez pas une personnalité facile », lui fait remarquer un assesseur.

L'avocat de la partie civile met en lumière le sentiment d'insécurité des surveillants et sollicite des indemnités. Le parquet approuve. « Les faits sont inadmissibles. Les actes du prévenu sont dégradants et monsieur considère les surveillants comme des déchets. »

Il requiert à son encontre deux ans de prison avec un mandat de dépôt. « Mon client a eu peur, souligne son avocate. Il s'est mis sur la défensive. Il a pensé qu'on voulait lui faire mal. Ses rapports avec les surveillants se sont dégradés et sa détention au centre de détention n'était plus possible. Il est heureusement actuellement dans une autre prison. »

Le tribunal a finalement condamné Yves N'Tola à 30 mois de prison. Il est maintenu en détention et doit verser 300 € de dommages et intérêts à la fonctionnaire ainsi que 750 € à chacun des surveillants.
Ouest-france

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