Vingt jours d’isolement, dont cinq ferme… Le détenu s’énerve. Des coups sur les surveillants, des menaces au directeur de la maison d’arrêt de Riom : quatre mois de prison. Pour une histoire de manche à balai !
« Pour un manche à balai ! »
Gino, tout le monde le connaît au tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand. Le juge des enfants mieux que les autres. Et depuis sa majorité, il y a trois ans, la juridiction des majeurs le trouve régulièrement à la barre.
Ses condamnations pénales tombent si vite que même son casier judiciaire n'arrive plus à suivre. Il n'est pas à jour. Gino ne fait pas dans le « très grave ». Plutôt dans l'engrenage. La conséquence d'une personnalité instable, intolérante à la frustration. Gino, avec son physique plutôt craquant, est plus touchant que mauvais. Du genre ingérable qu'il vaut mieux ne pas croiser dans les mauvais jours, où il enchaîne les vols foireux et les violences gratuites.
Il voulait une cigarette
Sa quinzième ou seizième peine vient de tomber : quatre mois de prison ferme. Dix mois étaient requis pour des coups sur les surveillants et des menaces au directeur de la maison d'arrêt de Riom le 16 janvier. « Pour une histoire de manche à balai ! » relève son avocate, M e Laure Vaillant. Elle aussi le connaît très bien, Gino. Elle le défend depuis des années.
Elle était là d'ailleurs, ce 16 janvier, à la maison d'arrêt de Riom. « Si tant est qu'un défenseur puisse être un témoin, je vais vous dire ce que j'ai vu » plaide-t-elle. « Nous devions comparaître en commission de discipline pour des faits de violences ». En fait de violences, Gino raconte : « Je voulais une cigarette. Le type de l'autre cellule ne m'entendait pas, il dormait. Alors j'ai pris un manche de balai et je l'ai lancé en travers des barreaux. Quelles violences ? J'allais pas l'agresser avec les grilles ! » commence-t-il à s'emporter déjà. Encore.
M e Vaillant glisse un chut. Il s'apaise. M e Bertrand Chautard, partie civile pour les deux surveillants et le directeur de la maison d'arrêt, s'insurge : « La maison d'arrêt de Riom est à taille humaine, avec du personnel bienveillant qui n'est pas obsédé par les procédures disciplinaires ! »
M e Vaillant ne dit pas autre chose. Mais dans sa plaidoirie, elle confirme la version du manche à balai et ajoute : « Le 16 janvier, avant même d'entrer dans la salle de la commission de discipline pour ces faits, Gino était très énervé. Il n'avait pas pris son traitement et des détenus avaient fait monter la mayonnaise. "Tu vas te prendre vingt jours de mitard !", lui ont-ils prédit. Imaginez lorsqu'effectivement, cette sanction-là est tombée… Gino a littéralement explosé. Les surveillants sont entrés, m'ont sorti de là manu militari. Des violences ? Plutôt une intervention. Il y a eu des coups, oui. Mais des deux côtés ! Ils étaient sept sur lui pour le maîtriser ».
« Regardez, je m'arrache les mains »
Gino est parti au mitard. Puis en hôpital psychiatrique. Comme toujours après un isolement. « Je ne supporte pas. Regardez, je m'arrache les mains », montre-t-il aux juges. Son avocate redit ce que le tribunal sait par coeur : « Nous avons affaire à une personnalité à part. Je n'ai pas la solution ».
Depuis, Gino a pris trente autres jours de mitard pour sa réaction aux vingt premiers. Il est reparti en hôpital psychiatrique. Puis a été transféré à Moulins-Yzeure, loin de sa famille, domiciliée à Gerzat. « Il est responsable des faits qui justifient cette triple sanction, constate M e Vaillant. Mais avec la vôtre aujourd'hui, ça fait cher le manche à balai ! »
La Montagne
Gino, tout le monde le connaît au tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand. Le juge des enfants mieux que les autres. Et depuis sa majorité, il y a trois ans, la juridiction des majeurs le trouve régulièrement à la barre.
Ses condamnations pénales tombent si vite que même son casier judiciaire n'arrive plus à suivre. Il n'est pas à jour. Gino ne fait pas dans le « très grave ». Plutôt dans l'engrenage. La conséquence d'une personnalité instable, intolérante à la frustration. Gino, avec son physique plutôt craquant, est plus touchant que mauvais. Du genre ingérable qu'il vaut mieux ne pas croiser dans les mauvais jours, où il enchaîne les vols foireux et les violences gratuites.
Il voulait une cigarette
Sa quinzième ou seizième peine vient de tomber : quatre mois de prison ferme. Dix mois étaient requis pour des coups sur les surveillants et des menaces au directeur de la maison d'arrêt de Riom le 16 janvier. « Pour une histoire de manche à balai ! » relève son avocate, M e Laure Vaillant. Elle aussi le connaît très bien, Gino. Elle le défend depuis des années.
Elle était là d'ailleurs, ce 16 janvier, à la maison d'arrêt de Riom. « Si tant est qu'un défenseur puisse être un témoin, je vais vous dire ce que j'ai vu » plaide-t-elle. « Nous devions comparaître en commission de discipline pour des faits de violences ». En fait de violences, Gino raconte : « Je voulais une cigarette. Le type de l'autre cellule ne m'entendait pas, il dormait. Alors j'ai pris un manche de balai et je l'ai lancé en travers des barreaux. Quelles violences ? J'allais pas l'agresser avec les grilles ! » commence-t-il à s'emporter déjà. Encore.
M e Vaillant glisse un chut. Il s'apaise. M e Bertrand Chautard, partie civile pour les deux surveillants et le directeur de la maison d'arrêt, s'insurge : « La maison d'arrêt de Riom est à taille humaine, avec du personnel bienveillant qui n'est pas obsédé par les procédures disciplinaires ! »
M e Vaillant ne dit pas autre chose. Mais dans sa plaidoirie, elle confirme la version du manche à balai et ajoute : « Le 16 janvier, avant même d'entrer dans la salle de la commission de discipline pour ces faits, Gino était très énervé. Il n'avait pas pris son traitement et des détenus avaient fait monter la mayonnaise. "Tu vas te prendre vingt jours de mitard !", lui ont-ils prédit. Imaginez lorsqu'effectivement, cette sanction-là est tombée… Gino a littéralement explosé. Les surveillants sont entrés, m'ont sorti de là manu militari. Des violences ? Plutôt une intervention. Il y a eu des coups, oui. Mais des deux côtés ! Ils étaient sept sur lui pour le maîtriser ».
« Regardez, je m'arrache les mains »
Gino est parti au mitard. Puis en hôpital psychiatrique. Comme toujours après un isolement. « Je ne supporte pas. Regardez, je m'arrache les mains », montre-t-il aux juges. Son avocate redit ce que le tribunal sait par coeur : « Nous avons affaire à une personnalité à part. Je n'ai pas la solution ».
Depuis, Gino a pris trente autres jours de mitard pour sa réaction aux vingt premiers. Il est reparti en hôpital psychiatrique. Puis a été transféré à Moulins-Yzeure, loin de sa famille, domiciliée à Gerzat. « Il est responsable des faits qui justifient cette triple sanction, constate M e Vaillant. Mais avec la vôtre aujourd'hui, ça fait cher le manche à balai ! »
La Montagne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire