lundi 5 novembre 2018

Marseille : amoureuse d'un détenu, elle amène du cannabis au parloir

Yasmine a 22 ans, une famille aimante, une tête bien faite et un emploi. Au travail, elle est si efficace qu'on l'appelle "l'avion de chasse". 

Marseille : amoureuse d'un détenu, elle amène du cannabis au parloir

Mais la jeune femme est tombée amoureuse. D'un garçon de 26 ans, lui-même tombé depuis pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs. De quoi l'envoyer en détention jusqu'au printemps 2021.



Alors Yasmine a pris l'habitude de lui rendre visite au parloir. Et lorsque le jeune homme lui a demandé d'aller chercher de la résine de cannabis et de lui apporter, elle l'a fait, poussée par "sa tendre inclination pour Monsieur".

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Mais mardi, lors d'une fouille, les agents de l'administration pénitentiaire ont trouvé, outre divers objets de la vie courante qu'elle n'était pas autorisée à lui amener, 31g de shit. Assez pour lui valoir une garde à vue et, même un placement en détention provisoire, dans le quartier pour femmes des Baumettes.

Une situation qui surprend d'abord la présidente du tribunal, Emmanuelle de Rosa, lorsque la jeune femme apparaît dans le box, séparée, par un gendarme, de son ami qui comparaît aussi.

Mais soudain, la juge découvre la trace d'une précédente condamnation, datée de juin dernier, pas encore inscrite au casier. 4 mois avec sursis pour les mêmes faits, 8 grammes de drogue amenés toujours au même détenu. "Je comprends mieux la décision du juge de la liberté et de la détention... En revanche, vous, je ne comprends pas. Ça n'était pas assez clair, la prison avec sursis ?", s'agace la présidence.

"J'étais naïve, amoureuse", sanglote Yasmine, tandis que le jeune homme assume tout, "c'est ma faute, l'erreur vient de moi". "Vous êtes toujours amoureuse ?", s'inquiète la juge. "Non, plus du tout", répond la prévenue. "D'un coup ?", s'étonne Emmanuelle de Rosa. "Oui, il m'a gâché la vie", pleure-t-elle encore, a deux doigts d'être consolée par les gendarmes qui l'escortent, tandis qu'elle supplie le tribunal de ne pas la renvoyer aux Baumettes.

Le tribunal révoque son sursis et la condamne à 4 mois supplémentaires, mais sans mandat de dépôt. Yasmine repart aux Baumettes, en larmes, mais bientôt libre. "La troisième fois, vous restez avec nous", lance la présidente.

La Provence




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