mardi 6 novembre 2018

Réau : le détenu, qui a mis au tapis sept surveillants, sera jugé en décembre

Avec ses 2,05 m et 130 kg, un détenu avait blessé sept surveillants de Réau, le 1er novembre. Il a demandé le renvoi de son procès, ce lundi, au tribunal correctionnel de Melun.

Réau : le détenu, qui a mis au tapis sept surveillants, sera jugé en décembre

« Lui retirons-nous les menottes ? » La présidente du tribunal correctionnel de Melun se tâte. « La sécurité ne veut pas ? Ok, ça peut se comprendre », répond-elle au début du procès en comparution immédiate de Ruddy T., 37 ans, ce lundi après-midi.



Ce détenu de la prison de Réau n’est pas un prévenu comme les autres. Avec ses 2,05 m et 130 kg, il a mis au tapis sept surveillants du centre pénitentiaire sud francilien, le 1er novembre. Ce lundi, il a demandé le renvoi du procès afin de mieux préparer sa défense.

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« Il venait d’être transféré à Réau, une semaine plus tôt, après des violences envers nos collègues de la prison de Moulins-Yzeure (Allier) », raconte un représentant CFDT des surveillants de Réau.

Jeudi 1er novembre, vers 10 h 15, Ruddy, incarcéré au quartier isolement, demande à se rendre à la cabine téléphonique. Quatre surveillants l’y emmènent. Subitement, il se retourne et assène un violent coup de poing au visage du chef d’escorte. Ce dernier a la lèvre, l’œil et les os de la face abîmés.

Puis Ruddy se précipite sur un collègue et l’écrase au sol de tout son poids. D’autres surveillantes tentent de l’arrêter. En vain. Ils reçoivent coup sur coup. Des renforts arrivent et parviennent enfin à le menotter, avec difficulté. Ruddy est placé au quartier disciplinaire.

« Il y a du sang un peu partout »

« Il y a du sang un peu partout, décrit la présidente. La vidéosurveillance confirme les déclarations du personnel. » Les victimes ont un bras lacéré, le visage tuméfié, une entorse à la cheville, une plaie à la main, etc., avec des incapacités temporaires totales de travail (ITT) de sept à dix jours en moyenne.

Ruddy était connu pour sa dangerosité : il pratique la musculation et les sports de combat, mange des suppléments protéinés et cumule quarante condamnations à son casier judiciaire pour violences avec arme, mise en danger, rébellion et autre port d’arme.

« C’est trop facile, je suis le coupable idéal, clame-t-il à la barre. Que faire face au lobby de l’administration pénitentiaire ? » Dans la salle, le directeur interrégional de la pénitentiaire a fait le déplacement avec plusieurs collègues...

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