Une mère de famille a été condamnée jeudi à vingt années de réclusion criminelle par la cour d’assises du Haut-Rhin pour le meurtre de cinq de ses huit enfants qu’elle avait étouffés dès l’accouchement après avoir caché sa grossesse à ses proches.
Les jurés n’ayant pas retenu l’atténuation de responsabilité en faveur de l’accusée, la peine est conforme aux réquisitions. Poursuivie pour meurtres aggravés, S.H. encourait la réclusion à perpétuité.
Les deux journées et demie de débat à Colmar n’ont pas permis de cerner les raisons qui ont poussé cette femme socialement insérée, aujourd’hui âgée de 55 ans, à supprimer certains de ses nouveaux-nés, à l’insu de son concubin et père de tous ses enfants qui est décédé l’an dernier.
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«Je m’attendais à des explications. On devra se contenter de ce qu’on a entendu», a regretté l’avocate générale, en référence aux «Je ne sais pas» lâchés par l’accusée, en réponse aux questions sur la motivation de ses actes.
«Une vie compliquée, le fait que ces bébés qu’elle a tués, elle ne les aimait pas, elle les considérait comme des choses», a dit M.B, avant de conclure à un «sentiment de toute-puissance» de sa part et de reprendre à son compte les conclusions de l’expert psychiatre : «C’est un refus d’enfant, pas un déni de grossesse». «C’est avant tout une victime», a plaidé son avocat, Me R.M., pour qui le déni de grossesse ne fait au contraire aucun doute. Le gynécologue I.N. a conclu à un «déni partiel» de grossesse chez une femme qui a toujours pris conscience tardivement de ses grossesses, pas avant le cinquième mois, selon elle.
Son compagnon a révélé lors de l’instruction n’avoir appris l’arrivée de la petite dernière, aujourd’hui âgée de 19 ans, que trois heures avant l’accouchement.
Les «néonaticides» ou meurtres de nouveaux-nés auraient eu lieu entre 1996 et 2005. Ils n’ont été révélés qu’en 2003 avec la découverte de sacs poubelles contenant les restes de quatre d’entre eux dans une forêt aux environs de Mulhouse.
Ce n’est toutefois qu’en 2017 que l’identité des petits cadavres a pu être établie grâce à l’inscription de S.H. dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), à la suite à une affaire de violences entre voisins. Un cinquième cadavre était alors découvert dans une glacière au domicile du couple.
Le Figaro
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