lundi 6 janvier 2014

Royaume-Uni - Bientôt des peines de prison de centaines d’années?

En s'inspirant du modèle américain, les autorités britanniques voudraient établir des peines de prison de centaines d’années, afin de contourner la réglementation de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui a récemment considéré les peines de perpétuité de « traitement inhumain et dégradant » au Royaume-Uni car elles ne prévoyaient pas une possibilité de réexamen.

Outre-Manche, les meurtriers et délinquants graves pourraient bientôt se voir infliger des peines de plusieurs centaines d’années, comme aux Etats-Unis. Selon un article du Telegraph, rapporté par le site Slate, les autorités britanniques voudraient établir des peines de prison de plus de cent ans calquées sur le modèle américain, où Ariel Castro, le « kidnappeur de Cleveland », avait par exemple été condamné à 1000 ans de prison.

Objectif du Royaume-Uni : contourner la réglementation de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui a sommé Londres, en juillet dernier, de réformer sa politique pénale car elle ne prévoyait pas de possibilité de réexamen des peines de prison à perpétuité, comme l'explique le site Slate.

Londres condamné pour sa politique pénale

Il y a quelques mois, les juges de la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) ont en effet estimé – à 16 voix contre une - que les peines de prison à perpétuité au Royaume-Uni relevaient du « traitement inhumain et dégradant » et qu’elles violaient l’article 3 de la  Convention européenne des droits de l'homme parce qu'elles ne prévoyaient pas une possibilité de réexamen. La CEDH avait donné six mois au gouvernement de David Cameron pour réformer sa politique pénale.

Désaccord entre Londres et la CEDH

David Cameron n’a pas hésité à afficher son désaccord avec la Cour européenne:  « Il y a des gens qui commettent ces crimes horribles et qui doivent être envoyés en prison » a-t-il lancé dans une interview accordée à la BBC, avant d’ajouter: « perpétuité devrait signifier perpétuité ; malgré ce que la Cour européenne a déclaré, nous devons faire en sorte que cela continue ».

Cette mésentente entre Londres et la Cour européenne des droits de l’homme ne date pas d’hier. Les conservateurs ont d'ailleurs affiché leur volonté de donner le dernier mot à la Cour suprême de la Grande-Bretagne dans les affaires relatives aux droits de l'homme, plutôt qu'à la CEDH à Strasbourg.
Cet été, la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May, avait ouvertement évoqué la possibilité d’une rupture entre Londres et la Cour de Strasbourg:  « Je crois que toutes les options, y compris un retrait complet de la Convention (européenne des droits de l’homme), doivent rester sur la table », avait-elle déclaré au Parlement .

www.jolpress.com

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