lundi 20 janvier 2014

Un détenu jugé pour un viol commis à la prison de Fresnes en 2011

Un homme de nationalité turque âgé de 29 ans comparaît à partir de ce mardi devant la cour d'assises du Val-de-Marne pour un viol commis fin 2011 dans la maison d'arrêt de Fresnes. L'accusé nie les faits. Le verdict est attendu jeudi.
 
Les faits ont été commis le 29 décembre 2011 vers 22h30 dans une cellule de la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne).
 
Ils partageaient la même cellule depuis deux jours quand les faits ont eu lieu. À partir de ce mardi et jusqu'à jeudi, un homme de nationalité turque âgé de 29 ans comparait devant la cour d'assises du Val-de-Marne pour des un viol commis en 2011 dans l'enceinte de la maison d'arrêt de Fresnes.

L'accusé, à l'époque en détention provisoire pour une affaire de meurtre toujours à l'instruction, a invoqué le consentement de son codétenu. Une version qui n'a pas convaincu le juge d'instruction qui a renvoyé le dossier devant les Assises.

Appel à l'aide

Les faits remontent au 29 décembre 2011. Ce jour-là, vers 22h30, Monsieur K., un homme de 31 ans d'origine chinoise et placé en détention provisoire six mois plus tôt pour extorsion de fonds, se passe de la crème sur le visage et les mains. Alors qu'il s'apprête à se coucher en haut du lit superposé de sa cellule, son codétenu Monsieur M. lui propose de lui mettre de la crème dans le dos.

"Il lui a dit que ça lui éviterait d'avoir des démangeaisons, commente Solenn le Tutour qui défend Monsieur K. Mon client s'est alors allongé sur le ventre sur le lit de son codétenu pour que ce dernier lui mette de la crème. Tout d'un coup, Monsieur M. a embrassé le dos de mon client et a baissé son caleçon, avant de le pénétrer et tenter de récidiver à plusieurs reprises." Monsieur K. aurait alors appelé à l'aide les surveillants. En vain."

"Mon client voulait dénoncer cette violente agression dès le lendemain, mais son codétenu l'a menacé, précise Me Le Tutour. Il lui a dit : 'Tais-toi sinon moi couteau'. Le 30 décembre, Monsieur K. en larmes dans la cour de promenade raconte à d'autres ce qui lui est arrivé. Les surveillants de l'administration pénitentiaire, alertée les cris, vont alors trouver la victime pour la conduire voir les médecins. Ces derniers constateront en effet une déchirure annale.

Problème de langue

Me Nicolas Podolak, qui défend Monsieur M., dénonce cette version et souligne que son "client ne reconnaît pas les faits". "Son codétenu était consentant, il n'y a pas eu de viol." "Consentement ! L'accusé est Turc, mon client est Chinois, aucun des deux ne parle le français correctement, rétorque Me Le Tutour. Par ailleurs, mon client est marié, père de deux enfants et catholique." La question de la religion devrait d'ailleurs trouver sa place à l'audience, l'accusé étant "musulman" comme le rappelle son conseil.

Le procès doit durer trois jours. L'accusé encourt 15 ans de prison. Son avocat, qui précise que son client a été transféré dans un autre établissement de la région parisienne après avoir été menacé à plusieurs reprises, pourrait demander le huis clos.

La partie civile, elle, pourrait être absente. Sorti il y a un an et demi de prison, Monsieur K. pourrait, du fait de sa situation, avoir fait l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière. "Une situation horrible pour un homme qui a été traumatisé" déplore Me Le Tutour.
 

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