dimanche 20 avril 2014

Après la prise d’otage d’un médecin à la prison de Laon, l’hôpital reprend les rênes

À quelques jours de la comparution du détenu qui a pris en otage un médecin au centre pénitentiaire, Évelyne Poupet, directrice de l’hôpital, revient pour nous sur les faits.                   

 Evelyne Poupet était jeudi à la prison avec Jean-Brice Gauthier et Aline Demortier.
Evelyne Poupet était jeudi à la prison avec Jean-Brice Gauthier et Aline Demortier.

Le détenu, qui a pris en otage un médecin à la prison, comparaîtra vendredi prochain devant les magistrats du tribunal correctionnel d’Avesnes-sur-Helpe. Les professionnels de santé présents ce jour-là n’ont pas attendu pour reprendre le travail. Ils ont été vus par Aline Demortier, médecin du travail de l’hôpital. « La question leur a été posée de savoir s’ils souhaitaient y retourner, médecin comme infirmières ne voulaient pas arrêter », rapporte Évelyne Poupet. La directrice du centre hospitalier poursuit : « Tout s’est bien terminé ce jour-là, le médecin a fait preuve de sang-froid. Il a très bien réagi. Le détenu n’en voulait pas au médecin. » En effet, si le détenu a eu recours à de tels agissements, c’est parce qu’il ne supportait pas qu’on lui demande d’attendre pour être vu par le médecin. Évelyne Poupet n’entend toutefois banaliser cet acte de violence : « Nous avons saisi le procureur et une plainte a été déposée. »

Depuis, les représentants de l’hôpital mais également de la médecine du travail se sont rendus au centre pénitentiaire. Ils y étaient encore ce jeudi.

Une formation pour gérer la violence

En interne, l’hôpital a informé la commission médicale de l’établissement. Son président, Jean-Brice Gauthier, a suggéré que soit mise en place une formation sur la gestion de la violence à destination des professionnels de santé. Car si ce cas, au centre pénitentiaire, peut marquer les esprits, l’agressivité de certains patients peut aussi être ressentie, parfois au cœur même de l’hôpital. « Nous savons que cela fait partie des risques professionnels mais nous réfléchissons notamment avec M. Lacombre, directeur de la prison, à un plan d’actions afin de revoir l’organisation au centre pénitentiaire et éviter que cela ne se reproduise. »

Au total, entre médecins généralistes, spécialistes et infirmiers, une quinzaine de professionnels intervient à l’unité de consultations et soins ambulatoire de la prison. S’ils n’ont pas de formation spécifique à ce type de mission, tous sont expérimentés et surtout volontaires pour y exercer. À noter que sur place, la présence du corps médical est quotidienne. La nuit, un médecin est d’astreinte. « Cela permet d’éviter un transport jusqu’aux urgences ou encore que le Smur soit appelé », détaille Évelyne Poupet. Celle qui a déjà travaillé dans plusieurs hôpitaux de régions différentes souligne toutefois que cette volonté d’engagement des professionnels de santé est propre à Laon. « Il est extrêmement rare de voir que des permanences 24 heures sur 24 sont assurées pour des structures telles que la prison. »

www.lunion.presse.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...