lundi 14 avril 2014

Un détenu de la prison de Réau raconte son quotidien depuis sa cellule

Moi, Rachid, 38 ans, malade et incarcéré Détenu à Réau pour un trafic de stupéfiants, Rachid B. utilise un téléphone portable pour appeler sa famille et tenter de se soigner. Atteint d’une pathologie au cœur, il craint pour sa santé et estime son incarcération incompatible. Il raconte son combat, derrière les barreaux.
 
Rachid B. incarcéré à la prison de Réau utilise un téléphone portable pour régler son problème de santé. Souffrant d'une pathologie cardiaque, il lance un cri d'alarme son état de santé.
Rachid B. incarcéré à la prison de Réau utilise un téléphone portable pour régler son problème de santé. Souffrant d'une pathologie cardiaque, il lance un cri d'alarme son état de santé.
 
« C’est moi qui appelle les secours depuis ma cellule. » Lui, c’est Rachid B. Ce franco-marocain de 38 ans est actuellement incarcéré au centre pénitentiaire du sud-francilien où il purge une peine pour trafic de stupéfiants.
Originaire de la région de Dreux (Eure-et-Loir), il est passé par la prison de Bordeaux avant d’atterrir à Réau. « Je n’ai pas fait ça pour le plaisir mais pour nourrir ma famille. Je ne veux pas que mon fils suive mon parcours », insiste-t-il. Outre le fait que ce détenu possède un portable – des centaines sont saisis chaque année dans les prisons françaises – Rachid et sa famille mènent un autre combat.

« Un cri d’alarme »

Un cri d’alarme par rapport à son état de santé qu’il estime incompatible avec son incarcération. En 2008, alors qu’il est en liberté, un médecin détecte un problème cardiaque chez lui. Après cette première alerte, plus de signaux jusqu’en 2011.
« En détention, mon cœur s’est de nouveau emballé », se souvient-il. Un document de l’hôpital La Pitié Salpêtrière- fourni par sa famille – atteste du « trouble du rythme cardiaque en lien avec sa pathologie. » Il le clame haut et fort : « L’administration pénitentiaire n’est pas apte à me garder, je risque la mort subite à tout moment. »

Portable et détention

Son téléphone, il s’en sert uniquement pour son problème de santé et pour appeler sa famille. « Dans son rapport rendu en février 2013, Jean-Marie Delarue, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) a de nouveau précisé qui il était favorable à un usage des portables en détention – avec des mesures de sécurité et de contrôle – pointant un « apaisement considérable de la détention. »

« Je ne veux pas mourir en prison »

Rachid explique avoir entamé les démarches pour signifier ses inquiétudes mais dit « se battre contre un mur. » Et d’ajouter : « J’ai peur tous les jours. Je me dis que c’est peut-être le dernier et je ne veux pas mourir en prison. Je suis incarcéré d’accord mais j’ai quand même des droits. « Outre son problème cardiaque il précise également être sujet à des fréquentes crises d’asthme » notamment avec la vague de pollution de ces derniers temps. «

Projet

Ses journées commencent à 7 heures. »Je reste dans ma cellule le matin puis j’attends le repas du midi. Je peux ensuite un peu me dégourdir les jambes« , raconte-t-il. Mais avec ma pathologie je ne peux pas travailler, ni participer aux activités sportives. » Il estime par ailleurs être libérable avec un bracelet électronique mais se heurte à une fin de non-recevoir à cause du dédommagement des parties civiles dans son affaire : les douanes.
Une fois sa peine terminée, Rachid B. veut prendre en main son problème de santé afin de profiter de sa famille. Il a également un projet auquel il se raccroche : une société de livraison de produits alimentaires pour les restaurants et food-truck en région parisienne.
« Je veux faire cela avec ma femme une fois que je serai soigné. J’ai envie de m’en sortir mais pour ça, il faut me laisser une chance. »

www.larepublique77.fr

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