mardi 20 mai 2014

Prison de Loos - ces photos de documents ultra-confidentiels qu’on a laissés à la merci des pilleurs

Dans notre édition papier de dimanche (en lien ci-dessous), nous évoquions le pillage de l’ex-prison de Loos, fermée depuis octobre 2011, mais pas sécurisée par l’administration pénitentiaire.

Il est aisé d’y entrer, ce que nous avons fait. Des renseignements ultra-confidentiels sur les détenus étaient accessibles. Nous nous sommes procuré les photos qui le prouvent.
 
Les photos que nous publions aujourd’hui ont été prises le 23 juin 2013 à l’intérieur du centre de détention.

Cette partie de la prison, dans une ancienne abbaye cistercienne, ne devrait pas être déconstruite, selon Alain Jégo, directeur interrégional de l’administration pénitentiaire.

C’est là qu’étaient rangées les archives très confidentielles, qui ont opportunément brûlé il y a quelques mois : il y avait des centaines de fiches de détenus, avec photos, adresse et mention de la raison de leur incarcération, dans une armoire au sous-sol.

 Des renseignements confidentiels qui doivent légalement être conservés par l’administration pénitentiaire. Alain Jégo se défend ainsi : « Tout était sous clef, dans le centre de détention. Tout a été forcé, défoncé, à coups de barres, de disqueuses. On avait même soudé les portes. »

Vidéos des promenades

Toujours dans le centre de détention, une tour d’ordinateur abritait, en juin dernier, des centaines d’heures de vidéo des promenades. Dans la maison d’arrêt, on pouvait aussi aisément consulter, voire emporter, les fiches jaunes, avec photos et adresses, des personnes autorisées aux parloirs. Ou des prisonniers ayant séjourné au mitard, ceux qui avaient fréquenté l’école, la mosquée ou la bibliothèque carcérales. À ce jour, il ne reste plus rien.

À qui la faute ?

En prenant la responsabilité de faire paraître les documents ultra-confidentiels laissés dans le centre de détention de Loos, notre souhait n’est pas de nous répandre dans le sensationnalisme. Mais bien de prouver, photos à l’appui, que l’administration pénitentiaire a abandonné, en conscience, des pans de vie de détenus à la vue des visiteurs de l’ex-prison.

On pourra rétorquer, comme Alain Jégo, directeur interrégional, le fait que la détermination des pilleurs a surpris. Encore faudra-t-il nous faire comprendre pourquoi, après la première intrusion, personne n’a pris la précaution de garantir la sécurité de documents si sensibles. Faute ? Chacun jugera. Mais légèreté, sûrement.
La Voix du Nord

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