samedi 17 mai 2014

Villenauxe-la-Grande - Il brandit une arme sur un surveillant : cinq ans de prison

Pour le prévenu, Adlane Hamraras, le centre de détention de Villenauxe n'est qu'un terreau de violences, de « misères subies ». De tous les établissements pénitentiaires qu'il a connus depuis son incarcération le 8 octobre 2011, seul celui-ci le pousse à fomenter un stratagème pour en sortir. « Juste pour montrer que je ne voulais pas rester ici. »

« Je voulais juste me faire transférer »

Pour ne pas rester à Villenauxe, Adlane Hamraras aura donc subtilisé une lame de serrure dans une armoire de la laverie, l'aura aiguisée sur le sol de la cour de promenade une semaine durant et l'aura façonnée en couteau artisanal doté d'une lame de 22 cm.

Le 16 avril dernier, il emporte son arme de fortune et se rend dans la cour de promenade. S'ayant vu refuser l'autorisation de retourner en cellule pour uriner, il prend son mal en patience. Jusqu'à ce que ses forces l'abandonnent et qu'il se laisse finalement aller contre un mur de la cour. Sous le coup d'un rapport disciplinaire, qu'il estime « avoir mangé pour rien », Adlane finira par « péter les plombs ».

Après avoir craché sur la surveillante qui le menaçait d'un rapport, il a sorti son arme, empoigné le cou d'un autre surveillant, armé son bras et tenté de l'approcher de la gorge de sa victime du moment. « Je voulais juste me faire transférer, mais je ne voulais pas lui faire de mal », a-t-il tenté d'expliquer au tribunal, hier, en comparution immédiate. « Pas la bonne solution, mais la seule qu'il a trouvée pour obtenir son transfert. Et il l'a eu », a poursuivi son conseil, Me Pienonzek.

« Plus en sécurité
en prison en France »

Le lendemain, alors qu'on le transfère au greffe avant d'être placé en garde à vue, le détenu réitère les crachats et les insultes à l'encontre du personnel pénitentiaire. « Ils n'ont pas voulu m'apporter de veste et m'ont frappé alors qu'ils me conduisaient au greffe », a expliqué le prévenu. « Il considère qu'il est dans son bon droit », a déploré le procureur de la République avant de requérir une peine de six ans d'emprisonnement assortie d'un maintien en détention.

Interdit de séjour sur le territoire français, Adlane Hamraras multiplie les entrées intempestives. « Il se sent plus en sécurité en prison en France que dans son propre pays, l'Algérie », plaidera Me Pienonzek.

Censé sortir de prison le 9 mars prochain, Adlane Hamraras devra finalement y rester cinq ans de plus. Son maintien en détention est également prononcé. Les scellés ont été confisqués.

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