Une enquête administrative a été ouverte après la découverte d'un carton contenant des données confidentielles sur des détenus qui avait été abandonné sur un trottoir de Pantin.
C'est une découverte déroutante. Dimanche 24 août, alors qu'elles rentraient de la piscine, deux habitantes de Pantin, en Seine-Saint-Denis, tombent sur un carton contenant des données confidentielles sur des détenus abandonnés sur un trottoir. Sur la boîte, il est écrit "enquêtes de faisabilité effectuées". Ne sachant quoi en faire, elles décident de le rapporter avec elles puis le confie à des journalistes de Rue89. Le site qui relate cette histoire a épluché toutes ces données. Au total, le carton contient 196 dossiers, avec des données très personnelles sur les détenus.
Ces documents confidentiels avaient été balancés sur le trottoir devant le Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) de Seine-Saint-Denis "comme de vulgaire poubelles" écrit Rue89.
Les journalistes du site ont alors épluché les dossiers. Ils concernent des hommes et quelques femmes, quasiment tous incarcérés à la maison d'arrêt de Villepinte entre 2008 et 2010. Parmi eux figurent deux détenus dont les procès ont été médiatisés.
Noms, prénoms, adresses, numéros de téléphone : dans les documents figurent des informations sur l'identité des prisonniers, mais aussi leur environnement familial et social. Les coordonnées de surveillants pénitentiaires, de conseillers d'insertion, voire d'avocats, sont également mentionnées. Ces informations étaient semble-t-il destinées à évaluer la capacité des détenus à porter un bracelet électronique.
Une affaire prise très au sérieux
Des informations dans de mauvaises mains laissent envisager les pires scénarios. "Usurpation d'identité, chantage, cambriolage, menaces voire, au pire, vengeance ou représailles" détaille Rue89.
Suite aux sollicitations du site, l'administration pénitentiaire a ouvert une enquête administrative. Le parquet de Bobigny a indiqué mardi s'être saisi d'une plainte contre X pour "vol" et a de son côté ouvert une enquête judiciaire, confiée à la sûreté départementale de Seine-Saint-Denis. Contacté par la rédaction, Valérie Cormont, chef du service communication de l'administration pénitentiaire affirme que cette affaire est prise très au sérieux. "Ces dossiers n'ont pas à se retrouver sur la voie publique." Mais pour les journalistes de Rue89, pas de doute. Cette affaire ressemble à une énorme bourde.
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