Cela fait maintenant un an et demi qu'Yvan Colonna, soupçonné par l'administration pénitentiaire d'avoir préparé son évasion du centre de détention d'Arles, est incarcéré à Réau, au Sud de Paris.
Et cette situation devrait perdurer. Le rapporteur public devant le Conseil d'Etat a en effet estimé hier, à Paris, qu'il n'y avait pas lieu de casser la décision du juge des référés du tribunal administratif de Paris de rejeter, le 27 septembre dernier, le recours déposé par le militant nationaliste.
Le magistrat a estimé que le détenu Colonna avait été traité de manière « équitable », ainsi qu'en atteste notamment le fait qu'il ait pu contester son transfert devant la justice. Il a par ailleurs conclu que le juge des référés n'avait pas commis d'erreur de droit en jugeant recevables les trois témoignages anonymes impliquant le militant nationaliste dans un projet d'évasion.
En conséquence, il a enjoint les juges du Conseil d'Etat, qui se prononceront dans les quinze jours à venir, à rejeter les pourvois en cassation formulés par la défense de Colonna.
Ces conclusions ne surprennent pas Me Spinosi, défenseur de Colonna : « On est dans la continuité de ce qu'a dit la justice administrative, qui se contente de ce que lui soumet l'administration pénitentiaire, c'est-à-dire des témoignages anonymes impliquant Yvan Colonna dans une pseudo-tentative d'évasion. » « Ces fameux témoignages, dont nous avons dû exiger la production devant la justice, nous ne les avons d'ailleurs toujours pas lus », souligne Me Spinosi, qui dénonce « la surattention »dont son client ferait l'objet de la part d'une administration pénitentiaire « terrorisée à l'idée que quelque chose se produise avec le détenu Colonna ».
Devant le tribunal administratif en 2014
Et l'avocat d'observer que « cette histoire d'évasion est intervenue à un moment où on avançait dans les recours contre le statut de détenu particulièrement surveillé (DPS) accolé à Yvan Colonna ». L'avocat voit clairement une relation de cause à effet entre les deux événements.
Pour Maître Spinosi, l'enjeu reste cependant « le fond du dossier ». Et le conseil du Cargésien ne désarme pas. « Nous allons continuer. Nous demandons toujours la désignation d'un expert afin d'étudier les conditions de détention d'Yvan Colonna à Réau, que nous jugeons mauvaises. Et nous allons continuer à œuvrer pour que M.Colonna se rapproche de sa famille en étant incarcéré sinon à Borgo, au moins du côté d'Arles. » La prochaine étape dans le combat mené par le natif de Cargèse contre son transfert se jouera au moment du réexamen du fond du dossier devant le tribunal administratif. Ce sera au mieux en 2014.
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