L’utilisation de drones de loisirs renforce la crainte de voir ces engins se transformer en « armes du pauvre ».
Ils sont peu onéreux et facilement modifiables : l’utilisation de drones de loisirs pour des attentats contre des personnalités ou survoler des sites sensibles pourrait devenir une menace à laquelle les forces de l’ordre assurent se préparer.
La semaine dernière, un drone a été repéré en vol, et en totale infraction, à proximité du fort de Brégançon où le président Emmanuel Macron et son épouse sont en vacances. Il est tombé à l’eau après avoir été neutralisé par brouillage des ondes et n’a fait aucun blessé.
« Je pense qu’ils vont devenir l’arme favorite de tous ceux qui se sentent inférieurs dans d’autres domaines militaires »
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En revanche, deux jours plus tôt, une tentative d’« attentat » à l’aide de drones contre le président vénézuélien Nicolas Maduro lors d’une parade militaire a blessé sept soldats, selon les autorités. L’« attaque », revendiquée par un mystérieux « Mouvement national des soldats en chemise », a été commise à l’aide de deux drones chargés chacun d’un kilo de C4, un puissant explosif militaire, selon Caracas. Ces deux épisodes allongent la liste des incidents au cours desquels des drones civils ont été utilisés de façon malveillante, note Todd Humphreys, spécialiste des questions de sécurité.
En 2013, un drone s’était posé près de la chancelière Angela Merkel lors d’un meeting et en 2015 le périmètre de la Maison Blanche avait été bouclé après qu’un drone eut été repéré volant à proximité. « Il y a là une nouvelle tendance. Dorénavant, les chefs d’État vont devoir être très prudents lorsqu’ils prononcent des discours à l’extérieur ou lors de meetings », explique M. Humphreys. Des drones civils ont également été utilisés par le groupe État islamique en Irak. Les artificiers du mouvement islamiste utilisaient les engins volants pour filmer l’armée irakienne ou larguer des explosifs sur les soldats.
Brouillage des ondes
« Les drones sont devenus l’arme du pauvre », juge Todd Humphreys.
En France, la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) dit prendre très au sérieux la menace des drones qui peuvent permettre de « livrer des colis » ou de « faire du repérage ». Une technique « sans doute » utilisée pour préparer l’évasion de Redoine Faïd de la prison de Réau en juillet, selon la ministre de la Justice Nicole Belloubet.
De leur côté, les forces de l’ordre assurent disposer d’« une stratégie de veille, d’enquête et d’évaluation du matériel », indique le colonel Jean-François Morel, chargé de mission auprès de la gendarmerie.
En amont, les vols de drones civils sont « très encadrés »...
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