mercredi 14 octobre 2015

« Monsieur le président, redonnez-nous la fierté d’être policier »

Ils étaient 10 000, selon leurs organisateurs –et donc selon la police-, 7 500 selon la préfecture, à se rassembler, tous corps de métiers confondus, ce mercredi midi place Vendôme, pour faire entendre au ministre de la Justice leur ras-le-bol face à une justice pénale jugée trop laxiste envers les délinquants.
 
Fait rarissime : les policiers sont ainsi sortis de leur devoir de réserve pour  manifester devant le ministère de la Justice, à l’appel de leurs syndicats.

Drapeaux aux couleurs de leurs différents syndicats, Alliance en tête, mais également drapeaux français flottaient au vent place Vendôme, alors que les manifestants écoutaient leurs porte-paroles s’adresser au gouvernement, et plus particulièrement à Christiane Taubira.

Yann, symbole de l’insécurité à laquelle font face les policiers

La semaine dernière, un délinquant fiché S, qui s’était évadé lors d’une permission, a blessé grièvement l’un des leurs, Yann, plongé depuis dans le coma. Le garde des Sceaux avait alors proposé que certains délinquants soient désormais escortés par la police lors de leurs permissions. Une suggestion qui a joué d’élément déclencheur dans la colère policière. C’est d’abord en évoquant la fusillade dont Yann a été la victime qu’ont débuté les discours.

 
« Vous en avez, vous, des permissions, chers collègues ? »

Les porte-paroles syndicaux ont ensuite rappelé que 200 détenus en prison ne sont pas retournés en prison. De quoi alimenter le ras-le-bol des policiers qui fustigent l’intérêt de Christiane Taubira porté aux permissions… des détenus, alors que les forces de l’ordre enchaînent les heures supplémentaires et les plans Vigipirate : « Vous en avez, vous, des permissions, cher collègues ? », « Quand on a des criminels condamnés, on les laisse en prison. Ces histoires de permission sont aberrantes ». Ils ont dénoncé la politique judicaire menée par le gouvernement et demandé le départ du ministre de la Justice.

 
Les policiers ont également dénoncé la détérioration de leurs conditions de travail et le manque de considération dont souffre leur fonction. « Nous sommes là pour protéger nos concitoyens, mais pas dans ces conditions », « Nous ne lâcherons rien. Nous devons être protégés, nous devons être reconnus ». Ils ont alors appelé le président de la République à entendre leur appel et accepter, comme ils l’avaient demandé, de les recevoir : « Monsieur le président, redonnez-nous la fierté d’être policier ». La manifestation s’est ensuite achevée dans le calme sur fond de Marseillaise et fumigènes bleus.

 
Ce cri d'alarme des policiers, face à une politique pénale en contradiction avec la réalité des situations qu'affrontent tous les jours les policiers, est partagée par Laure de la Raudière, députée Les Républicains d'Eure-et-Loir : « Il serait temps que François Hollande, plutôt que de cultiver l’art du compromis entre son ministre de l’Intérieur et sa ministre de la Justice, tranche en faveur de la sécurité des Français et des forces de l’ordre. »

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