vendredi 16 octobre 2015

Vesoul - Le "tueur à la hache" condamné pour la 3e fois à perpétuité

Mohamed Faleh, 71 ans, déjà condamné deux fois à la prison à vie, a écopé d'une 3e peine de réclusion criminelle à perpétuité, pour le meurtre d'un patron de bar en 1998.

Mohamed Faleh avait été condamné à la peine maximale une première fois en 2003, pour le meurtre à la hache d'un homme qu'il avait ensuite découpé en morceaux en 1999 à Sochaux.
 
En voilà un qui ne sortira pas de sitôt : trois peines de prison à perpétuité, c'est pour le moins exceptionnel. L'accusé, qui ne reconnaissait pas les faits, s'est montré impassible à l'énoncé de ce nouveau verdict, rendu après trois heures de délibéré. « C'est un énorme soulagement. On a toujours eu confiance en la justice », s'est félicité Saïd Sellami, l'un des fils de la victime.

Mohamed Faleh avait été condamné à la peine maximale une première fois en 2003, pour le meurtre à la hache d'un homme qu'il avait ensuite découpé en morceaux en 1999 à Sochaux - ainsi que pour une tentative d'assassinat avec le même type d'arme. Puis une deuxième fois en 2004 pour le meurtre en 1995 d'une femme de 82 ans, qu'il avait suivie à la sortie d'une banque pour lui voler son argent à Audincourt (Doubs).

Un « acharnement de cruauté »

L'ancien ouvrier des usines Peugeot, né au Maroc, a été cette fois reconnu coupable d'avoir sauvagement assassiné le patron du bar du Commerce à Sochaux, Mohamed Sellami, 66 ans. Le corps de la victime, frappé de plusieurs coups de hache à la tête, avait été trouvé dans un parking de Belfort le 17 novembre 1998. L'agresseur avait tenté de le décapiter.

La victime, « tombée dans un guet-apens », a été victime d'un acte « atroce » et d'un « acharnement de cruauté », a fustigé jeudi l'avocat général, Swen Morel, qui a requis la perpétuité. « Vous avez dans ce dossier une victime qui a été massacrée, à qui on a voulu enlever la tête », a-t-il dit aux jurés.

"Une tête qui ne vous revient pas"

Lunettes et crâne dégarni, l'accusé s'est montré peu bavard pendant les quatre jours de débats. « Je ne reconnais pas les faits », a-t-il simplement déclaré dès l'ouverture du procès, adoptant la même ligne de défense que lors de ses précédents procès.

« Arrêtons de penser que quand on est innocent, on doit hurler son innocence! », a observé son avocate, Me Catherine Bertholde, à propos de ce mutisme relatif. « Il a une tête qui ne vous revient pas, il a un passif, mais ce n'est pas pour cela qu'il faut le condamner à la réclusion », a-t-elle plaidé devant les jurés, en évoquant « un dossier fait d'incertitudes, de doutes, dont on a voulu faire croire qu'il était fait de certitudes ».

Selon l'accusation, Faleh, alors domicilié au-dessus du bar du Commerce où il louait une chambre à M. Sellami, l'aurait conduit, à bord d'un véhicule emprunté à un ami, pour le tuer et le dépouiller dans un parking de Belfort.

"Il tue pour voler de l'argent"

Les débats ont mis en avant les importantes dettes accumulées par l'accusé, qui jouait beaucoup - aux courses hippiques et au poker. Selon la déposition à la barre d'un enquêteur, Faleh a agi par « cupidité »: « Il tue pour voler de l'argent et rembourser ses dettes », a résumé ce policier.

En outre, l'accusé savait que sa victime avait de l'argent, selon Me Thierry Moser, un des avocats de la famille de la victime. Avec une autre représentante des parties civiles, Me Sandrine Arnaud, Me Moser a reconstitué minutieusement le mode opératoire de l'accusé...

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