jeudi 15 octobre 2015

Nancy - au moins 150 policiers « en colère » étaient rassemblés à la Cité judiciaire

Au moins 150 policiers « en colère » étaient rassemblés hier à Nancy, devant l’entrée de la Cité judiciaire.
Rassemblés hier à 13 h devant l’entrée du TGI de Nancy, près de 150 policiers ont « sifflé la justice ». Photo Alexandre MARCHI
 
Comme un seul homme, ils scandent en chœur : « Policiers en colère, policiers en colère ! » devant l’entrée de la Cité judiciaire de Nancy. Ils ne sont pas là pour « juger la justice » – quoi que…- mais pour la « siffler ».

En dégainant, chacun, son sifflet professionnel pour donner un assourdissant concert de plusieurs minutes sous les fenêtres des magistrats. À l’heure où le public des justiciables se presse sur la passerelle du tribunal histoire d’arriver à l’heure en salle d’audience.

« Oui, nous sommes là pour siffler la justice et réveiller les consciences de certains magistrats », lâche, trompette en mains, Abdel Nahass, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP-Police-FO.
Tous sifflent durant leur pause déjeuner ou sur un jour de repos. Des sifflets qui ont valeur de cris, de coups de gueule, de ras-le-bol, d’appel à l’aide, aussi alors qu’un des leurs, flic à brigade anticriminalité (BAC) a été grièvement blessé lors d’une fusillade avec des braqueurs, le 5 octobre, en Seine-Saint-Denis. L’un des malfaiteurs, détenu, n’avait pas réintégré sa prison depuis le mois de mai à la suite d’une permission.

Avec la police municipale et les agents de la pénitentiaire

Le feu qui, depuis longtemps couvait, mettra quelques jours avant de gagner tous les flics de France, tous corps confondus, quel que soit l’engagement syndical ou le grade. « Il faut que l’État investisse pour protéger ses policiers et de fait, les citoyens car s’il veut vider les prisons, ni les fonctionnaires ni la population ne doivent en payer le prix », poursuit Abdel Nahass.

« J’attends désormais un arrêt de la banalisation des agressions sur les policiers par des individus condamnés qui devraient purger leur peine », enchaîne pour sa part, Christophe Moussoux (UNSA). « Notre collègue est entre la vie et la mort à cause d’une décision de justice », pointe Emmanuel Peltier (Alliance). « Nous ne sommes pas contre les permissions de sortie accordées aux détenus, mais on demande aux décideurs et notamment aux juges d’application des peines (JAP) d’y réfléchir encore mieux ».

Aux côtés des syndicats représentatifs des unités de terrains, on notait la présence de cadres à l’instar de Synergie officiers ou encore du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI). « Notre obligation de réserve est plus marquée, mais si nous sommes là, preuve que le malaise est profond », indiquent les deux cadres...
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