Six personnes ont comparu pour un trafic de stupéfiants à la prison de Vezin. Ils ont été condamnés malgré leurs dénégations.
Frédéric Pouzier, 25 ans, nie avec véhémence. « Vous n'avez aucune preuve, nargue-t-il le tribunal. Il faut se fier à mes dépositions. » Le président lui lit alors quelques passages des écoutes téléphoniques qui trahissent l'évidence d'un trafic de stupéfiants en détention. Le prévenu baisse un peu la garde et admet qu'il fume du shit en prison. Mais il nie le trafic. Et en devient vulgaire.L'affaire fait suite à la condamnation le 9 janvier dernier de Rachid Zémouli à deux ans de prison pour avoir approvisionné, pendant des mois, des détenus à la prison. Frédéric Pouzier est considéré comme un de ses fidèles clients. Julien Bart, 24 ans, condamné à un an de prison pour avoir frappé son amie, nie lui aussi malgré les charges. Une petite quantité de cannabis, 1 g, a été trouvée dans sa cellule.
« Moi je suis violent, pas dealer »
Lui aussi a été piégé par les écoutes. On l'entend demander à son jeune frère de lui acheter 400 € et de les donner à une personne qui se chargera de les lui donner au parloir. « 400 €, qui en feront 1 200 € en prison », précise-t-il à son interlocuteur. Hier, devant le tribunal, malgré les preuves accablantes, il dément tout. « Oui, je voulais le faire mais rien n'est arrivé, se défend-il. Moi, je suis un violent et vous voulez me faire passer pour un dealer. »
Gianni Fasolo, 41 ans, comparaît lui aussi. Le braqueur reconnaît avoir consommé du cannabis en cellule. L'homme a un lourd passé de toxicomane. « Il pile même ses médicaments et les conditionne comme de l'héroïne », précise son avocat qui demande la clémence du tribunal.
Trois autres personnes, qui sont en liberté, sont aussi impliquées dans l'affaire. Une jeune femme et un jeune homme, pour avoir acheté du cannabis, mais pour des détenus différents. Un autre prévenu, âgé de 31 ans, au casier très chargé, est jugé lui aussi pour avoir fumé du shit en détention. Il est aujourd'hui en liberté. Son avocate, Me Delphine Caro, explique au tribunal que « comme trois quarts des détenus, son client fumait un joint avant de s'endormir. »
Le procureur requiert des peines de 6 à 8 mois pour les quatre prévenus déjà maintes fois condamnés et du sursis pour les deux autres. Le tribunal condamne Frédéric Pouzier à 6 mois ferme, Julien Bart à 8 mois ferme et Gianni Fasolo à 2 mois ferme. Les trois autres écopent de peines de sursis et de TIG.
Ouest-france
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