samedi 6 septembre 2014

Agen (47) - Coup de gueule - Enap : à deux par cellule, ou plutôt par chambre

Pas touche aux acquis. C'est le message passé hier par une partie des étudiants de l'Enap à leur direction. Conflit ouvert, 300 premiers surveillants ont fait la grève des cours.
Parfum de souffre hier à l'Enap. Les «premiers surveillants» protestent contre les propositions de la direction./Photo Jean-Michel Mazet

En septembre dernier, la garde des Sceaux et ministre de la Justice Christiane Taubira a rendu visite au personnel et élèves de l'Enap. Un an plus tard, l'école d'administration pénitentiaire est secouée par un sévère coup de gueule des syndicats maison et des «premiers surveillants (*)» Ce coup de colère a pris forme dans une grève des cours déclenchée vers 9 heures ce matin. Malgré les menaces que relate le syndicat UFAP Unsa justice, les grévistes n'ont pas sorti les stylos, attendant une réunion avec les responsables de l'Enap en fin d'après-midi (lire l'encadré).

Mutations

Quatre propositions ou préconisations contenues dans un rapport de la Cour des comptes ont fait bondir les surveillants en formation professionnelle. Par exemple, commente une syndicaliste Ufap, «l'administration et le directeur demandent que les formateurs mutés sur l'Enap le soient pour une durée de trois ans avec possibilité de renouveler une fois seulement. C'est un genre de mutation à durée déterminée. Comment vont faire les collègues qui ont acheté une maison, dont les enfants sont scolarisés à Agen ?». Selon ladite direction, cette décision permet aux formateurs de rester proches du milieu carcéral.
La Cour des comptes montre aussi du doigt la PSS, la prime de sujétion spéciale pour une partie du personnel administratif. «Cette prime», poursuit Sonia, «est prise en compte dans le niveau de vie et le pouvoir d'achat, dans le calcul des prêts immobiliers des personnels concernés.» Et pour rester dans l'immobilier, le personnel concerné dénonce par son mouvement d'humeur la proposition consistant à multiplier par deux la surpopulation pénitentiaire dans chaque chambre sur le site de l'Enap «Cette mesure ne s'applique, c'est étrange, pas aux directeurs.»

Pain beurre payant

Ces logements sont gratuits, ce qui doit être maintenu. En revanche, le pain beurre et café du matin et la soupe du soir passeraient à la charge des étudiants. «Nous voyons de plus en plus d'élèves surveillants dans une situation financière plus que précaire, eux qui font souvent des sacrifices financiers pour leur formation.»
En marge de ce mouvement, l'Ufap n'est pas sans poser la question de l'avenir du contenu des formations à l'Enap. «Il n'est pas anodin que la direction évoque de plus en plus le E-learning», c'est à dire l'enseignement à distance.
(*) Les premiers surveillants ont au moins six ans d'administration pénitentiaire à leur actif.

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