« Je n’ai jamais eu de gros soucis. Pourtant j’habite à Lille, et des anciens détenus, j’en croise souvent. Je me suis déjà fait insulter, mais rien de grave par rapport à cette fois-ci. » Le lendemain, Z. porte une minerve et marche difficilement. Il garde tout de même assez d’énergie, de hargne même, pour témoigner.
« Il était 15 h. Je suis monté dans le métro à la station Gambetta, j’allais voir mes parents. Déjà sur le quai, un jeune d’une vingtaine d’années, en survêtement avec un sweat à capuche, me dit Ça va surveillant, tranquille ? Je ne le reconnais pas mais je lui réponds Bonjour, oui ça va . »
Une fois l’ex-détenu et le surveillant montés dans la rame, les insultes pleuvent. D’un coup, sans raison apparente. « Moi, je lisais mon journal. Il criait Bande de bâtards, sale maton, t’as pas ton uniforme, tu fais pas le malin, t’es tout rouge . J’étais rouge d’énervement, ça montait. Je n’ai pas répondu une seule fois, je me suis contenu. » Aucun passager ne réagit, il y avait pourtant « plein de monde ».
En descendant, Z. glisse à l’ancien prisonnier, « doucement », qu’il va « porter plainte » pour les insultes. C’est alors que le jeune homme lui donne « un gros coup de pied dans le dos. J’ai voltigé, et tout le monde l’a vu ! ». Z. remonte dans la rame, « pour le faire sortir, et que la police vienne ». Une bagarre éclate entre les deux hommes : « Il me mettait des coups, mais il est mal tombé... » Cette fois, Z. se défend.
Lorsque les portes s’ouvrent, à la station République, l’agresseur prend la fuite.
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