Accusé à tort d'avoir introduit des téléphones et de la drogue dans une maison, le gardien vient d'être totalement blanchi. Cet ancien rugbyman veut maintenant obtenir réparation.
Le Coursanais Mohamed Bendriss (46 ans) vient d'être définitivement blanchi par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Montpellier. Gardien de prison à Béziers, il était soupçonné d'avoir introduit des téléphones, portables, de l'alcool et de la drogue. Après 5 mois de détention préventive en 2010, il lui était depuis interdit d'exercer.
«Le mardi 20 juillet 2010 à 6 h 50, j'ai été interpellé par la SRPJ de Montpellier avec son commissaire alors qu'en tenue de gardien, j'allais prendre mon service à la prison de Béziers. J'ai été choqué. Et lorsqu'ils m'ont donné le motif, j'ai cru à une blague, à une caméra cachée». La suite sera moins réjouissante pour le père de famille. Placé en garde à vue à Montpellier durant 48 heures, il est incarcéré à la maison d'arrêt de Seysses (Haute-Garonne). Les gardiens placent leur collègue à l'isolement.
Dénoncé par deux détenus peu fiables
Rapidement, Mohamed apprend ce qui lui est reproché : deux détenus l'ont dénoncé comme ayant introduit des téléphones portables, de l'alcool et de la drogue dans la prison. «L'établissement pénitentiaire était neuf. Il avait ouvert depuis quelques mois à peine quand sort cette affaire. Alors, on a voulu faire un exemple». Il y a pourtant des alertes. Les deux dénonciateurs sont déjà bien connus de la police, de la gendarmerie et surtout de la justice. L'un d'eux est l'auteur du faux témoignage dans l'affaire Bissonnet. Et surtout Mohamed Bendriss connaît les deux hommes pour les avoir gardés à la prison de Villeneuve les Maguelone. Car le gardien de prison a déjà une longue carrière dans l'administration pénitentiaire. Il est recruté en 1992 et passe par Grasse, les Baumettes, Villeneuve les Maguelone et enfin Béziers pour se rapprocher de toute sa famille qui habite Narbonne.Il est libéré après 5 mois de détention préventive. Placé sous contrôle judiciaire, il est relevé de ses fonctions et se retrouve sans traitement. Mohamed Bendriss, son épouse et leurs 3 enfants vivent alors du RSA. «J'étais tombé dans la précarité». En 2011 et en 2014, soutenu par l'avocat Montpelliérain Jean-Marc Darrigade, il obtient deux non-lieux. À chaque fois le procureur de Béziers fait appel de la décision. Mohamed Bendriss ne peut pas s'empêcher de penser à un complot.
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