Les cellules dédiées aux détenues féminines sont occupées à 200 %, selon un syndicat…
Elle a décroché un (triste) record. Ce week-end, la partie réservée aux femmes de la maison d’arrêt de Nice est devenue « la plus surpeuplée de France avec 79 détenues pour 39 places », selon le syndicat UFAP-UNSa justice.
« C’est une poudrière. Nous venons d’atteindre le taux de 200 % de surpopulation, s’alarme le secrétaire local de la fédération. Elles se retrouvent à cinq ou six dans des cellules de 12 m2 prévues au maximum pour accueillir quatre prisonnières. Il y a une vingtaine de matelas par terre.
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La cellule mère enfant qui est faite pour accueillir une seule mère avec enfant a dû être ouverte à une deuxième détenue », dénonce le syndicat.
« Des tensions supplémentaires »
« Résultat, ça crée des tensions supplémentaires », pointe également Blandine Galichet, secrétaire locale de Force ouvrière (FO). « Dimanche soir, une prisonnière a tenté d’étrangler sa codétenue et s’est attaquée aux surveillants qui tentaient de les séparer », décrit-elle.
« Et la situation est d’autant plus préoccupante que divers profils sont forcés de cohabiter dans ces cellules. Il y a des détenues radicalisées, des cas psy et des personnes condamnées à de lourdes peines criminelles », précise le responsable du syndicat UFAP-UNSa justice.
La maison d’arrêt de Nice, construite en 1887 pour un effectif théorique total de 356 détenus, en abrite 680, selon lui. Et d’ajouter : « Avant les attentats de Charlie Hebdo, on arrivait à maintenir ce chiffre en dessous de 600, mais ça semble impossible maintenant. Il y a d’avantage d’incarcérations ».
Un consensus pour une nouvelle prison avant fin 2016
Le 25 août, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas était à Nice a lancé un ultimatum aux élus locaux : qu’un terrain pour agrandir la maison d’arrêt de Nice « soit défini consensuellement avant la fin de l’année ».
« A Nice, on parle de la construction d’une prison depuis 25 ans et il y a eu 14 sites étudiés, avait ajouté le ministre. On est dans une situation très paradoxale où les élus locaux disent 'nous voulons un nouvel établissement pénitentiaire' mais on n’arrive pas à trouver un terrain ».
L’Etat a identifié un terrain sur la commune limitrophe de Saint-Laurent-du-Var mais la mairie s’y oppose. Le président de la région Paca et ancien maire de Nice (LR) Christian Estrosi défend de son côté « le choix d’une restructuration de la prison sur son site actuel ».
20 Minutes
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