La maison centrale de Vendin-le-Vieil a été choisie pour prendre en charge des détenus radicalisés dans une note du 2 août du ministère de la Justice.
Elle fait partie d’un ensemble de 27 sites aptes à accueillir des détenus radicalisés ou en voie de radicalisation.
« Il s’agit du même programme que les cinq unités de prévention de radicalisation déjà en place, mais hors unité car les places sont limitées ; du coup, il faut redispatcher », lâche Jean-François Forget, secrétaire général de l’Ufap-Unsa.
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D’après le dernier décompte national, 325 détenus sont connus pour faits de terrorisme et d’islamisme radical et 1 364 détenus sont identifiés comme radicalisés.
Du côté de la direction, c’est la modération. « Il y a des réflexions en cours, mais pour l’instant, aucun projet n’est prévu », détaille Richard Baueur, le directeur.
Pourtant, l’accueil en toute sécurité des radicalisés taraude les surveillants de la maison centrale. « À Vendin-le-Vieil, nous avons une dizaine de détenus (14 précisément) radicalisés sur les 90 accueillis et nous avons peur que la tendance s’inverse », lance Grégory Strzempek, responsable syndical de l’Ufap.
Contrairement aux cinq unités qui sont composées de détenus volontaires (voir plus bas), les 27 prisons traditionnelles accueilleront dans leurs murs des radicalisés comme des braqueurs condamnés pour des longues peines.
80 000 € contre la radicalisation
À quoi vont servir les 80 000 euros alloués pour ce projet de prise en charge de la radicalisation ?
Pour l’instant, le personnel de la prison ne voit que 250 ballons de foot et des barres de traction. Les surveillants, eux, attendent une formation. « Moi, je ne suis pas musulman, je ne connais pas leurs codes, rappelle Grégorzy Strzempek.
Il y a ceux qui prient, ceux qui font partie d’une filière djihadiste et ceux qui passent à l’acte et s’évadent. Je ne saurais pas comment faire face à un détenu radicalisé. Nous n’avons que notre sifflet, notre langue et notre stylo ».
Dans les 27 « sites sensibles », le ministère de la justice mise sur la sensibilisation des surveillants. À l’appui, un programme de trois heures composé d’une projection et de prises de parole d’intervenants sur l’islam radical.
« Un film bidon est montré aux surveillants avec un adolescent tout gentil qui change de comportement», résume sans appel Grégory Strzempek. Sauf qu’en prison, certains détenus, appelés « les chèvres », se radicalisent pour attirer l’attention ou feignent une radicalisation pour avoir le droit à des activités spéciales.
« C’est une sorte de mensonge d’État. On fait croire que tout va bien, qu’une fois sous les barreaux, on s’occupe des détenus radicalisés, mais on n’a pas de moyen de coercition », ironise Jean-François Forget.
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