Alors que la population carcérale a atteint un nouveau record cet été, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas souhaite construire entre 10.000 et 16.000 nouvelles cellules d'ici 2025.
Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a présenté mardi 20 septembre croit avoir la solution.
Celui qui a présenté mardi son rapport sur l'encellulement individuel propose notamment de construire, d'ici 2025, entre 10.000 et 16.000 cellules.
Une "politique qui mène droit dans le mur", lui ont répondu associations et syndicats professionnels qui préconisent plutôt une "politique pénale humaniste, ambitieuse et audacieuse, visant à investir massivement dans la prévention, l'accompagnement et le suivi en milieu ouvert". Prisons, où en est-on ? Cinq chiffres clés.
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69.375
C'était le nombre de personnes détenues dans les prisons françaises au 1er juillet dernier. Un nouveau record. En août, elles étaient 68.819 pour 58.507 places, soit un manque de 10.312 places. A cette date, seuls 26.829 détenus disposaient d'une cellule individuelle. Les autres partageaient des cellules de 9 m² à trois, voire à quatre.
1.500
C'est le nombre de détenus qui, en conséquence, dormaient sur des matelas posés à même le sol. C'est en maisons d'arrêt, -où sont placés les détenus en attente de jugement et ceux condamnés à des peines n'excédant pas deux ans-, que les détenus subissent les conditions carcérales les plus difficiles. Une quarantaine de maisons d'arrêt -sur 86 au total- ont un taux d'occupation de plus de 150%, selon l'OIP (Observatoire international des prisons).
Entre 10.309 et 16.143
C'est le nombre de cellules que le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a annoncé ce mardi vouloir voir construire d'ici au 1er janvier 2025. Son but : permettre la généralisation de l'encellulement individuel. Un principe inscrit dans la loi depuis 1875, mais jamais appliqué. Parmi ces cellules, 800 à 1.500 seront doubles.
30.000
C'est le nombre de places de prison qui ont été construites depuis 25 ans, rappelle également l'OIP, très critique quant aux annonces du ministre. Soit une hausse de 60% du parc pénitentiaire "sans effet sur la surpopulation car dans le même temps le pays a emprisonné toujours plus et de plus en plus longtemps, sous le coup de politiques pénales essentiellement répressives", rappelle l'observatoire, qui résume la situation ainsi : "Plus on construit, plus on remplit".
61%
C'est le pourcentage de personnes condamnées à une peine de prison ferme qui sont réincarcérées dans les cinq ans suivants, toujours selon l'OIP. Contre 34 à 32% pour une peine alternative à la prison, comme le travail d'intérêt général ou le sursis mise à l'épreuve. Dans son rapport, le ministre stipule aussi que "l'inflation carcérale" doit aussi être "appréhendée dans le cadre de politiques pénales conjuguant le développement des peines alternatives à l'incarcération et une politique d'aménagement de peines visant à diminuer la durée de placement sous écrou".
L'Obs
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