mercredi 14 septembre 2016

Mutinerie à la prison de Vivonne : 80 détenus transférés, deux meneurs déférés mercredi

Environ 80 détenus de la prison de Vivonne (Vienne), théâtre d’une mutinerie lundi soir, ont été transférés mardi dans d’autres centres pénitentiaires, en raison des dégâts causés par les incendies allumés par les mutins, dont deux meneurs doivent être déférés mercredi, a-t-on appris de source judiciaire.

«Le bâtiment est inapte à recevoir du public», a expliqué à l’AFP Emmanuel Giraud, délégué régional du syndicat FO pénitentiaire pour la Nouvelle Aquitaine.



Même si un seul des trois étages du bâtiment a été touché par les flammes, le ruissellement de l’eau déversée par les pompiers pour maîtriser les incendies a mis «hors service le système électrique et la vidéosurveillance pour l’ensemble du bâtiment», a-t-il précisé.

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En conséquence, une centaine des 178 détenus de ce bâtiment vont être transférés vers d’autres prisons de la région (Uzerche en Corrèze, Neuvic en Dordogne et Villeneuve-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne), a expliqué M. Giraud. Selon le procureur de la République de Poitiers Michel Garrandaux, 80 détenus ont été transférés mardi, quelques dizaines d’autres le seront mercredi.

Selon le syndicaliste, les détenus restants pourront encore être hébergés «pendant quelques jours» à Vivonne, mais une demande a été faite auprès de l’Administration pénitentiaire pour obtenir la fermeture du bâtiment touché le temps d’effectuer les réparations.

Le centre pénitentiaire de Vivonne, inauguré en 2009, est un établissement mixte, ultra-moderne, combinant maison d’arrêt (305 places) et centre de détention (271 places), où a eu lieu la mutinerie. Il hébergeait ces jours-ci 525 détenus.

Lundi, durant près de six heures, une cinquantaine de détenus avaient pris le contrôle du bâtiment endommagé après que deux d’entre eux avaient «bousculé» un surveillant pour lui voler son trousseau de clefs et son dispositif d’alarme.

Ces détenus, un Poitevin de 34 ans condamné pour trafic de stupéfiants et un Rochefortais de 30 ans condamné pour violences, étaient libérables en 2019 et 2018 respectivement.

Tous deux ont été placés en garde à vue, doivent être présentés mercredi à un juge d’instruction, et feront l’objet de sanctions disciplinaires parallèlement aux poursuites pénales. Une information judiciaire a été ouverte mardi pour «vol avec violence sur agent de la force publique, mise en danger de la vie d’autrui, et dégradation de bâtiment public», a précisé le procureur.

Plusieurs incendies avaient été allumés par les détenus et une dizaine de personnes (membres des forces de l’ordre et détenus) ont été hospitalisées après avoir inhalé des fumées. L’un des deux agresseurs du surveillant a lui aussi été hospitalisé pour un infarctus léger, vraisemblablement provoqué par les fumées.

L’incident aurait comme origine le refus de permission de sortie à un détenu, qui s’est rebellé, entraînant d’autres détenus dans son mouvement, selon des sources pénitentiaires. Le calme avait été rétabli lundi soir après l’intervention d’unités spécialisées, qui avaient permis aux pompiers d’accéder au bâtiment.

Une enquête devrait permettre d’établir la responsabilité d’autres détenus pendant la mutinerie en vue d’autres poursuites éventuelles, une tâche rendue délicate toutefois par la mise hors service du système de vidéosurveillance par les mutins.

Paris Normandie

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