vendredi 9 septembre 2016

Osny : la piste d'une attaque djihadiste en prison se précise

En tentant d'égorger un surveillant de la maison d'arrêt d'Osny ce dimanche 4 septembre, Bilal Taghi, un détenu radicalisé de 24 ans, dit avoir voulu "passer à l'acte au nom de Daech". 


L'attaque d'Osny serait ainsi le premier attentat projeté dans un établissement pénitentiaire...



Oui, lorsqu’il a tenté d’égorger un surveillant de l’unité de prévention de la radicalisation de la maison d’arrêt d’Osny, dans le Val-d’Oise, ce dimanche 4 septembre, il s’agissait bien d’agir au nom de l’Etat islamique.

"Passer à l'acte immédiatement au nom de Daech (…) sans attendre de sortir de prison" et "faute d'avoir pu partir en Syrie", tel était le projet décrit par Bilal Taghi, 24 ans, aux enquêteurs selon une source proche de l’enquête citée par l’AFP.

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Pour la première fois, la possibilité d’un attentat commis à l’intérieur même d’un établissement pénitentiaire semble se confirmer. Incarcéré dans les nouvelles "unités dédiées" mises en place à titre d’expérimentation par le gouvernement dans quatre prisons suite aux attentats de janvier 2015 afin, entre autres, de contrer l'ampleur du prosélytisme derrière les barreaux, l’individu, condamné à cinq ans de prisons pour ses velléités de départ en Syrie, aurait agi seul.

Si la garde à vue de trois autres détenus de la maison d'arrêt a pris fin, ce jeudi, des doutes quant à une action concertée demeurent cependant. L’enquête ouverte pour "tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle" par le Parquet de Paris devra le déterminer.

Osny, premier attentat derrière les barreaux ?

Le surveillant attaqué et son collègue, venu lui prêter secours, sont quant à eux hors de danger, mais les syndicats pénitentiaires ne décolèrent pas. Plusieurs d’entre eux, dont FO et l'UFAP UNSa Justice demandent "l'arrêt immédiat" de ce qu’ils appellent une "hérésie" et "la mise en place de structures adaptées et sécurisées". Ils seront bientôt reçus à la Chancellerie.

L’attaque d’Osny relance en effet le débat et la controverse au sujet de l’efficacité réelle de ces unités dédiées, qui, dans les conditions actuelles n’isolent pas véritablement les détenus radicalisés des autres détenus, tout en favorisant, explique à Marianne Yoan Karar, secrétaire local de FO Fresnes, l’émergence de "noyaux durs" voire d’un "caïda" prompt à exercer des pressions, en particulier sur les surveillants.

Ces derniers, rappelle l’AFP, ont d’ailleurs directement été pris pour cible par certains djihadistes, à l’instar de Larossi Abballa, le tueur de Magnanville, qui les a désignés (parmi d'autres) comme personnel à abattre en priorité, le 13 juin dernier, dans une vidéo diffusée en direct, le soir du meurtre des deux policiers sur Facebook...

Marianne

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