Une prison d’un nouveau genre vient d’ouvrir ses portes à Wrexham au Pays de Galles.
D’une capacité de 2 100 places, elle met à disposition des détenus des téléphones, des ordinateurs, une salle de gym et des terrains de foot. Tout a été conçu pour favoriser la vie en communauté et le contact avec l’extérieur afin de préparer la réinsertion.
C’est une prison innovante qui vient d’ouvrir dans la banlieue de Wrexham aux Pays de Galles. Plus grande prison du Royaume-Uni et deuxième plus grande en Europe, elle innove surtout par le cadre de vie qu’elle propose.
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D’une capacité de 2 100 places, la prison HMP Berwyn a accueilli les premiers prisonniers le 27 février.
Elle comprend trois ailes - les deux autres seront prêtes en mai et juin - qui peuvent accueillir 700 prisonniers chacune. Chaque aile est ensuite découpée en huit communautés de 88 personnes afin d’encourager un sentiment d’appartenance à une communauté, comme à « l’université d’Oxford », précise Russ Trent, le directeur de la prison. Le centre qui a coûté 250 millions de livres sterling (290 millions d’euros) et va employer 1 000 personnes, accueillera des détenus condamnés à des peines longues.
Chaque « chambre » - et non cellule - de 15 m² accueille deux détenus. Téléphones, ordinateurs, et salles de sport, sont mis à déposition des prisonniers. Leur usage est contrôlé : les ordinateurs portables ne sont pas équipés de connexion internet, les détenus les utilisent seulement pour suivre des cours, proposés par l’association Novus Cambria, et organiser leurs visites. Ils peuvent appeler aussi quelques numéros vérifiés par le personnel pénitentiaire.
« Ce sont des hommes, pas des prisonniers »
Les chambres sont équipées de douches permettant aux détenus d’être autonomes avant le début d’activités collectives. À 8 h 30, ils sont dirigés vers des salles pour travailler ou étudier au sein de l’établissement. Pendant leur temps libre, ils peuvent accéder à la salle de musculation ou aux terrains de foot. Tout est fait pour les occuper toute la journée. Pour Russ Trent, directeur de la prison, « ils sont moins susceptibles de violences entre eux et contre le personnel pénitencier. »
La construction de cette prison a suscité de vives critiques au Royaume-Uni. Les opposants dénonçant un « camp de vacances » ou une « prison peinarde » et pas assez répressive. « Plus la vie d’un prisonnier est normale à l’intérieur et meilleure sera sa réinsertion, défend le directeur adjoint de la prison, Nick Dann dans le quotidien britannique The Daily Mail. Ce sont des hommes avant d'être des prisonniers. Si vous continuez à appeler quelqu’un un délinquant ou ancien délinquant, c’est de cette manière qu’il va agir. »
Russ Trent ajoute : « Les détenus sont privés de leurs familles et de leurs maisons, c’est ça leur punition. Les équipes travaillent pour qu’en partant, ils aient un travail à la sortie. » Car l’objectif, c’est que « les personnes retrouvent une vie normale, respectant la loi et aidant leur famille. »
Des prisonniers français « isolés »
Le modèle de cette prison galloise se distingue nettement du fonctionnement de beaucoup de prisons françaises. « Les prisons françaises sont dans une logique de fermeture, de déshumanisation du détenu, explique Marie Crétenot, juriste et responsable du plaidoyer à l’Obervatoire International des Prisons (OIP). Elles limitent un maximum les visites et les contacts avec l’extérieur. En France, on isole l’individu, et cet isolement déstructure la personne et ne lui permet pas de se reconstruire. »
Les prisonniers français ont en moyenne 2 heures d’activité par jour. « Cette inactivité mêlée à la promiscuité des cellules ne favorise pas la réinsertion, pire elle éloigne le détenu de cet objectif. »...
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