Jusqu’à quatre ans de prison ont été requis ce mardi par le parquet à l’encontre des trafiquants de drogue qui opéraient dans la maison d’arrêt du Val-d’Oise.
Jusqu’à 4 ans de prison et 10 000 € amende ont été requis par le procureur ce mardi soir à l’encontre des trafiquants de stupéfiants qui opéraient dans la maison d’arrêt du Val-d’Oise (Mavo).
Un réseau démantelé par les gendarmes du Val-d’Oise courant 2017. Onze personnes au total ont été jugées en correctionnelle pendant deux jours.
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Le cannabis entrait caché dans les semelles de chaussures, les balles de tennis lancées par-dessus le mur d’enceinte ou encore dans le soutien-gorge de la mère d’un détenu pour être revendu dans les couloirs… cinq fois plus cher qu’à l’extérieur.
Un business qui, selon le parquet, génère des tensions et de la violence en prison, comme en témoignent le passage à tabac et le coup de couteau dont un des prévenus a été victime en détention de la part de deux autres trafiquants.
La « porosité » des lieux évoquée par le Procureur
« On ne va pas se voiler la face. La prison, en particulier la Mavo, a une certaine porosité. Beaucoup de choses entrent illicitement. Et ceux qui profitent de cette porosité font des profits importants », a souligné le procureur lors de son réquisitoire, décrivant une prison ou règne « la logique des quartiers et du caïdat » et où prévaut celle « du plus fort et du plus menaçant ». Il a requis jusqu’à 4 ans de prison et 10 000 € pour Nassim T., « Le patron » selon le procureur.
Le prévenu, âgé de 30 ans, originaire de Garges, a d’ailleurs sérieusement envisagé de se faire livrer le cannabis par drone, demandant à un ami de faire survoler la prison et de « lâcher le parquet ». « C’est vrai mais cela ne s’est pas fait » a-t-il admis à la barre ce mardi, son interlocuteur ayant sagement décliné l’offre. « Cela en dit long sur son esprit d’entreprise. Il se comporte comme le manager du trafic », a précisé le procureur.
Des faits reconnus a minima
Nassim T. a reconnu les faits a minima, expliquant rendre service. « Je servais juste d’intermédiaire pour gratter 5 g [de résine] par personne. » Il nomme son véritable patron : « C’était pour 9-4 » assure-t-il, sans jamais fournir l’identité - restée inconnue - de celui qui se cache derrière ce surnom. « C’est normal, j’ai peur des représailles. » Tous les prévenus ou presque, ont ainsi expliqué avoir agi par crainte.
Le parquet a requis 3 ans de prison et 7 000 € d’amende pour ses lieutenants, également détenus, demandant comme pour Nassim T. leur maintien en détention.
Il a demandé également 18 mois à l’encontre de la mère d’un détenu, fonctionnaire du département du Val-d’Oise qui faisait entrer chaque semaine 100 g de résine dans son soutien-gorge lors des parloirs avec son fils. Celui dont la réputation de « passeur » a été rapidement connue dans la prison, avant d’être mis à contribution par Nassim T. avec violences et menaces, s’est vu requérir 2 ans ferme.
Le Parisien
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