Il s'agit d'un tournant décisif dans l'enquête sur la "belle" du braqueur, qui avait pris en otage le 13 avril dernier des surveillants de la prison à l'aide d'une arme de poing et s'était frayé un chemin dans la maison d'arrêt à l'aide d'explosifs, faisant sauter plusieurs portes de la prison.
Revêtu d'une tenue de gardien, il avait menacé les surveillants avec son arme et pris quatre d'entre eux en otage, avant de les relâcher lors de sa fuite en voiture.
"Ces deux personnes" -un détenu de Sequedin et son frère- "sont en cours de défèrement pour être mises en examen" par un juge d'instruction de la Jirs (juridiction interrégionale spécialisée) de Lille "des chefs de complicité d'évasion et association de malfaiteurs", a indiqué à l'AFP une source judiciaire, sans plus de précision sur leur degré d'implication.
Le parquet a par ailleurs requis le placement en détention pour ces deux hommes, en garde à vue depuis lundi, a indiqué une source judiciaire.
L'enquête menée sans relâche par la police judiciaire de Lille, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet, cherche à déterminer qui a permis au braqueur de se procurer le matériel lui ayant permis de s'évader.
Quatre personnes étaient par ailleurs toujours entendues vendredi par les enquêteurs, parmi lesquelles au moins trois surveillants de la maison d'arrêt de Sequedin.
Les surveillants de Sequedin 'touchés'
"Aucune décision n'a été prise les concernant", a indiqué en fin de matinée une source judiciaire.
Un autre surveillant, placé en garde à vue jeudi, avait été relâché le jour même.
Les auditions de ces agents de la pénitentiaire ont causé un certain émoi au sein du personnel de Sequedin.
"Les collègues commencent à être touchés, moralement. Il faut vraiment que la lumière soit faite. On ne sait pas quoi, on ne sait pas qui est impliqué, on se demande ce qui va arriver, on est vraiment pressés d'avoir des réponses", a déclaré à l'AFP Stéphane Lecerf, délégué syndical Ufap-Unsa Justice de la prison de Sequedin.
La cavale de Redoine Faïd, devenu durant un mois et demi l'homme le plus recherché de France, avait pris fin le 29 mai, avec son interpellation dans un hôtel de Seine-et-Marne.
Dans le cadre de l'enquête de flagrance qui a suivi l'évasion, plusieurs personnes de son entourage proche avaient été placées en garde à vue, dont sa compagne, des frères et son neveu.
Redoine Faïd était détenu à Sequedin notamment pour participation à une tentative d'attaque à main armée qui avait coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet, 26 ans, en mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).
Après sa dernière arrestation, le braqueur s'était vu signifier neuf chefs de mise en examen. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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