Les téléphones portables se multiplient dans les prisons françaises, où ils sont pourtant interdits. Les syndicats s’inquiètent malgré les mesures annoncées par la Chancellerie.
Portiques et filets n’empêchent pas la prolifération des téléphones portables en prison.
Projections et complicités
Téléphoner en prison n’est pas interdit. Certains établissements sont équipés de cabines qui permettent aux détenus de conserver un lien avec l’extérieur, en plus des parloirs. C’est l’usage du téléphone portable qui est strictement proscrit.
Pourtant, les mobiles prolifèrent derrière les murs. Ils entrent en prison grâce aux « projections », ces petits paquets jetés par des complices par-dessus les murs d’enceinte.
Ou par l’intermédiaire de surveillants peu scrupuleux : deux d’entre eux ont été mis en examen ces derniers jours pour avoir fourni des téléphones portables à des détenus, à Epinal et Villepinte, d’où un détenu a passé un coup de fil à un policier parisien pour le menacer.
Plan de sécurisation
Les 400 brouilleurs installés ces dernières années semblent inefficaces. Tout comme les portiques de sécurité.
La raréfaction des fouilles corporelles intégrales (depuis une modification de la loi en 2009) n’a pas non plus aidé à endiguer le phénomène.
Le plan de sécurisation des prisons, présenté en juin par Christiane Taubira, prévoit la mise en place de dispositifs « anti-projections » (filets, vidéosurveillance…) dans les 35 établissements les plus touchés. Des scanners corporels (comme dans les aéroports) doivent être installés dans toutes les maisons centrales et les neuf maisons d’arrêt qui accueillent les détenus les plus dangereux.
Drogue et téléphone dans des balles de tennis
À la maison d’arrêt d’Osny (Val-d’Oise), des téléphones et du cannabis dissimulés dans des balles de tennis sont régulièrement projetés « avec des raquettes » par-dessus les murs.
Le risque, « c’est que des armes rentrent comme ça ». Les couteaux aux lames en céramique, très tranchants, sont notamment devenus le cauchemar des gardiens.
Autoriser le portable ?
Les condamnations de détenus surpris avec un téléphone sont toutefois monnaie courante. Ce que regrette l’Observatoire international des prisons. L’OIP, qui défend les droits des personnes incarcérées, milite pour l’autorisation du portable en prison.
Source: Ouest-France
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