lundi 25 novembre 2013

Frédéric, ancien détenu à Varennes, a évoqué hier l’univers carcéral

Frédéric* est un ancien détenu à la prison de Varennes-le-Grand. Sorti le 30 septembre dernier, il a livré son témoignage hier à Blanzy, lors des 20e journées nationales des prisons.
 
Frédéric, ancien détenu à la prison de Varennes, -ici de dos-  a évoqué le monde carcéral et son parcours de réinsertion.   Photo C.R.
Frédéric, ancien détenu à la prison de Varennes, -ici de dos- a évoqué le monde carcéral et son parcours de réinsertion.  

Le bruit des clés ». Frédéric, ancien détenu à Varennes-le-Grand, garde un souvenir précis de ses tout premiers moments en prison. Une fois la porte de la cellule « sans poignée » refermée sur lui, Frédéric a immédiatement ressenti le poids de l’enfermement. « Les premiers temps sont traumatisants », assure-t-il, posément, lors de la table ronde des 20e journées nationales des prisons organisées hier à Blanzy. Dès son entrée en cellule, Frédéric comprend qu’il doit immédiatement s’adapter. « Il y avait un autre détenu, qui s’était déjà installé. J’ai dû me faire une place dans cet espace restreint, me faire accepter ». Loin des clichés de la prison dortoir, Frédéric l’assure sans détours : « La vie en prison, c’est un drame. La privation de liberté est extrêmement dure à vivre ».

« Une grande part de feeling »

Dans cet univers, Frédéric parvient à se faire une place, en s’adaptant au fonctionnement du monde carcéral ainsi qu’aux autres détenus. « En prison, il y a une grande part de feeling, tant au niveau des autres détenus, que des surveillants. Il faut chercher des appuis, des personnes à qui parler. Si l’on se tient à cela, il est possible d’évoluer positivement ». Pour lui, pas de doute, « il faut être fort ».
Mini-ville de 400 places, Varennes-le-Grand, par le biais de la « Sodexo justice » propose aux détenus formations professionnelles ou emplois au sein du centre pénitentiaire. Une occasion qu’il a immédiatement saisie. « On m’a proposé de travailler en tant qu’auxiliaire d’étage. Le travail a été comme une échappatoire pour moi ». Dans le même temps, Frédéric fait le point, effectue un « travail psychologique » sur son parcours, « première étape à une réinsertion réussie ». Il prépare jour après jour, sa propre réinsertion. « L’agent du service pénitentiaire de probation et d’insertion (Spip) a tout de suite vu que je m’en sortais très bien ». Après un emploi décroché à Brancion, au sein de l’association Tremplin, il passe en semi-liberté, sort travailler la journée et rentre en prison la nuit. Frédéric a définitivement quitté les lieux le 30 septembre et veut montrer par son témoignage, « qu’il est possible de changer. Mais il faut déjà que ça vienne de soi-même ». 

*prénom d’emprunt

Exposition sur le quoditien du monde carcéral en médiathèque de Blanzy du 26 au 29 novembre aux heures d’ouverture de la médiathèque. Rens. : 03. 85.68.28.41.

www.lejsl.com

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