vendredi 22 novembre 2013

Gironde - le détenu s'offre un week-end au Maroc et rentre en retard à la prison

Après un week-end à Marrakech, un détenu en semi-liberté n'est pas revenu en prison à temps, en raison d'un problème de passeport. Il a été considéré comme évadé
 
Le jeune condamné en semi-liberté est bien revenu à la prison de Gradignan… mais avec dix jours de retard. 
Le jeune condamné en semi-liberté est bien revenu à la prison de Gradignan… mais avec dix jours de retard. (Archives Thierry David)
 
Le jeune homme a fait beaucoup d’efforts pour rentrer à la maison d’arrêt de Gradignan. Mais lorsqu’il a frappé à la porte, il était considéré comme un évadé. Une dizaine de jours plus tôt en cette fin du mois d’août, il avait pris l’avion depuis Toulouse jusqu’à Marrakech pour aller voir sa promise et faire la fête avec des amis.
Mais le jeune Lormontais, qui bénéficiait d’une mesure de semi-liberté dans le cadre d’une peine de dix-huit mois de détention pour trafic de stupéfiants au centre pénitentiaire de Gradignan, avait organisé son voyage de manière à pouvoir être à l’heure pour rentrer dans sa cellule le dimanche soir.
 
À l’aller tout s’est bien passé. Il a pu sans problème prendre l’avion à Toulouse, avec une compagnie low-cost. Le week-end lui-même s’est parfaitement déroulé. C’est à l’heure de prendre l’avion du retour que les choses se sont compliquées. À l’aéroport de Marrakech, son passeport a été jugé invalide. Il a bien tenté de défendre sa cause, mais on lui a indiqué qu’il ne pourrait prendre un avion à destination de la France qu’à la condition de disposer d’un document d’identité validé par le consulat de France. Ce que le jeune homme a immédiatement tenté d’obtenir. Mais il s’est cette fois heurté à l’inertie administrative.
 
Il lui a donc fallu une dizaine de jours pour obtenir le document lui permettant de valider ses papiers. Une fois revenu à Bordeaux, il s’est immédiatement rendu à Gradignan. Mais entre-temps, il était donc considéré comme évadé.
 
Ce qui lui a valu dans les jours qui ont suivi son retour d’être condamné à une peine d’un mois de prison par le tribunal correctionnel. Tribunal qui a aussi décidé de lever le sursis sur une peine antérieure de huit mois de prison. Pour deux jours à Marrakech, il prolongeait donc son séjour derrière les barreaux de neuf mois, alors qu’il devait sortir fin septembre.
 
Mercredi après-midi, son avocat, Me Christophe Cariou-Martin a toutefois obtenu que la révocation de son sursis soit divisée par deux. « C’est une requête que j’avais déposée plusieurs mois avant. L’évasion de mon client est intervenue entre-temps. Il s’est évadé pour ses loisirs en quelque sorte. »
 
Le tribunal, présidé par Cécile Ramonatxo, a néanmoins prêté attention aux arguments positifs en faveur du jeune Lormontais. « Il a bénéficié de la semi-liberté parce qu’il avait du travail. Il a toujours assumé toutes ses obligations. Ce qui a permis de l’autoriser, en fin de peine, à passer le week-end chez lui. » En revanche cela ne l’autorisait pas forcément à quitter le territoire français. « Il a quand même acheté un billet d’avion qu’il a payé 1 503 dirhams (134,29 euros) pour revenir à la prison », relève Christophe Cariou-Martin qui regrette que les deux demandes de placement sous bracelet électronique qu’il avait déposées il y a quelques mois aient été rejetées. « Avec un tel bracelet, mon client n’aurait pas pu aller à Marrakech. »

Sud Ouest

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