samedi 23 novembre 2013

Un détenu en semi-liberté se suicide : l’OIP met en cause l’Administration

Le prisonnier, originaire de la région lyonnaise, était en semi-liberté à la prison de Bayonne pour préparer sa sortie, lorsqu’il a été retrouvé noyé fin septembre. L’Observatoire international des prisons (OIP) et son avocat, ont mis en cause vendredi la «responsabilité» de l’administration pénitentiaire dans ce que l’enquête semble caractériser comme un suicide.
 
Olivier M., 31 ans, qui était en semi-liberté à la maison d’arrêt de Bayonne depuis avril 2013 après avoir purgé 12 ans de prison, en grande partie à Muret (Haute-Garonne), avait été retrouvé noyé dans l’Adour le 27 septembre.

Le parquet de Bayonne a indiqué que «les premiers éléments de l’enquête sont en faveur d’un suicide».

Selon l’avocat du détenu, Me Mathieu Oudin, l’administration pénitentiaire porte «une responsabilité particulière» dans le décès.

 Au nom de la famille du détenu, originaire de la région lyonnaise, l’avocat a saisi la juge d’application des peines de Bayonne et l’administration pénitentiaire.

«La prison l’a détruit, le système judiciaire tel qu’il dysfonctionne aujourd’hui a amené ce garçon à un degré de désespoir tel qu’il a préféré la mort à continuer à vivre dans ces conditions», a affirmé Gabi Mouesca, ex-président de l’OIP-France, au nom de l’organisation.

A son arrivée à Bayonne pour suivre une formation de comptabilité en vue de sa réinsertion, «des fouilles à nu» avaient été pratiquées sur le détenu, a accusé Gabi. Mouesca. Elles ont cessé en juillet sur décision du tribunal administratif de Pau saisi par l’avocat, mais «l’humiliation» aurait «durablement marqué» le détenu. L’avocat a aussi dénoncé une absence d’aide à l’emploi en fin de formation.

Selon gabi Mouesca, le cas est révélateur de la «raideur administrative et des lacunes dans l’accompagnement social» pour les détenus en longue peine, conduisant parfois à ces fins tragiques.

La maison d’arrêt de Bayonne a renvoyé vers la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux, qui n’a pas souhaité s’exprimer, invoquant l’enquête en cours.

Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, également saisi par Me Oudin, se serait selon lui engagé à interroger l’administration pénitentiaire. Sollicité vendredi, il n’a pas souhaité s’exprimer sur le cas.
 

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