lundi 11 novembre 2013

Le père d’un Montbéliardais met en cause une prison meusienne

L’administration pénitentiaire du centre de détention de Saint-Mihiel (Meuse) a-t-elle correctement fait son travail. Le procureur de la République de Bar-le-Duc et le père d’un détenu, retrouvé début août grièvement brûlé dans sa cellule, s’interrogent.
 
Le 5 août, les hommes de l’Eris avaient ramené le calme au centre de détention de Saint-Mihiel. Photo d’archives ER
 
L’administration pénitentiaire du centre de détention de Saint-Mihiel (Meuse) a-t-elle correctement fait son travail ? Hacène Goudjili, père d’un détenu originaire de Montbéliard, tire la sonnette d’alarme suite à des événements qui se sont produits début août au centre de détention de Saint-Mihiel (Meuse) où était écroué son fils.
Le 5 d’abord, trois détenus protestent contre leurs conditions de détention et réclament leur transfert. Le lendemain, dans une cellule, un Montbéliardais de 20 ans, Abdelrhani Goudjili, prend son matelas, le pose contre la porte de sa cellule et y met le feu.

Un appel au secours visiblement, et non pas une intention d’en finir avec la vie, puisque le détenu, libérable en mars 2016, avait regroupé ses affaires personnelles à l’écart et s’était même protégé. Sauf que l’incendie a eu le temps de se propager à toute la cellule avant que des surveillants ne s’aperçoivent de la situation et préviennent les secours. Ces derniers retrouveront un homme choqué et brûlé à 70 %, qui sera aussitôt transféré au centre des grands brûlés de Metz.

« A quoi servent les détecteurs de fumée qui normalement son obligatoires ? Pourquoi les surveillants ne sont pas intervenus alors que des détenus cognaient aux murs et aux portes ? Le détenu se trouvant au-dessus de la cellule de mon fils a dû monter sur son lit car le sol était trop brûlant. Cela ne prouve-t-il pas le long temps écoulé avant l’intervention ? » Autant de questions que se pose aujourd’hui le père du Montbéliardais. Et qui sont aussi celles du procureur de la République de Bar-le-Duc. « Au terme de deux mois d’enquête préliminaire, le 23 octobre, j’ai décidé d’ouvrir une information judiciaire contre le détenu pour destruction de biens mobilier et immobilier par incendie, mais aussi pour blessures involontaires sur le détenu causé par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement. » En clair, dans cette affaire, Rémi Coutin n’exclut nullement qu’il a pu y avoir des dysfonctionnements au sein de l’administration pénitentiaire de Saint-Mihiel ce jour-là.

C’est ce que pense aussi le père du détenu-victime qui, dans l’attente des conclusions de l’enquête de gendarmerie, a décidé, par l’intermédiaire de son avocat, « d’engager des poursuites contre X pour mise en danger de la vie de mon fils, négligences et éventuellement toutes les infractions pouvant surgir par la suite lors de la découverte de nouveaux éléments. » Des éléments qui prouveraient le dysfonctionnement pénitentiaire que cherche aujourd’hui à matérialiser le juge d’instruction.
Est Républicain

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