Il ne fait pas bon être un « pointeur » en prison. Les détenus détestent ces délinquants sexuels que l’administration pénitentiaire tient d’ailleurs à l'écart.
Incarcéré pour faux, escroquerie et usurpation d’identité, ce jeune homme a simplement été victime d’une rumeur. Pourtant « c’est pas n’importe quoi », affirme Geoffrey Nepa. Le détenu de 25 ans dit avoir un informateur sérieux ; Il lui a rapporté que Williams avait agressé cinq mineurs.
Et puis « il a une tête de Fourniret ou de Dutroux », ajoute Salah Keddari, 42 ans. Complètement à l’ouest, il invente une vague proposition sexuelle de la victime qui ne colle pas avec le dossier.
« Cette violence est sinistre […] les plus grands massacres sont nés de la rumeur […] c’est prôner l’injustice, le racisme […] où est le critère pour lyncher quelqu’un », fustige le procureur Julien Le-Gallo dans ce dossier où intervient un dernier protagoniste. Stanley Padovani, 20 ans, est peut-être le plus inquiétant. Il ne regrette pas une seconde d’avoir attiré Williams dans les toilettes voisines de la cour où sont tombés les coups.
Une avalanche en plusieurs temps dont une partie a été filmée par les caméras du système de vidéosurveillance du centre pénitentiaire. Plusieurs minutes d’images où la tête de la victime est prise pour un ballon de foot avant qu’un détenu ne sépare les agresseurs et que les surveillants n’exfiltrent Williams.
Les détails lui ont échappé. « Je me suis réveillé à l’infirmerie », se souvient-il. Le bilan médical est sérieux : fracture d’une orbite et d’un sinus maxillaire, traumatisme crânien et, plus préoccupant encore, un hématome sous-dural (un saignement entre deux méninges) pour lequel Me Charlotte Cordebar demande une expertise neurologique.
La gravité des blessures n’aurait pas suffi à calmer l’agressivité en détention. « Encore aujourd’hui il est menacé malgré une escorte qui suit ses mouvements », ajoute l’avocate de la partie civile.
La défense sait que la partie s’annonce difficile...
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