Tourcoing - Les femmes isolées, « mules » de prison idéales

On imagine mal Cindy M., 29 ans, longer les grilles de la prison de Sequedin et tenter de jeter des marchandises à des détenus en promenade.

 

Elle est toute fine. On peut même dire famélique. En tout cas pas suffisamment musclée pour ces jets de « missiles » traqués par les gardiens.

Cette maman de trois enfants s’explique seule, sans avocat. Après une visite à son frère, détenu à la maison d’arrêt de Sequedin, elle a été rattrapée par la police. Ici, la marchandise est passée par les parloirs. Du cannabis et un cordon USB destiné à recharger un téléphone. À la différence de son frère, Cindy M. n’avait, jusque-là, jamais eu affaire à la justice.

Un appel inconnu, un colis dans la boîte aux lettres

«  J’ai d’abord reçu un appel en inconnu sur mon téléphone, résume cette mère isolée. Quelqu’un m’annonçait que des objets avaient été déposés dans ma boîte à lettres.  » Effectivement, Cindy M. y découvre des petits colis camouflés sous des couches de cellophane. Auparavant, son frère lui avait annoncé cette étrange prise de contact. «  Je devais tout lui apporter à la prison, complète la prévenue. Lui m’a juré n’avoir jamais donné mon nom ou mon adresse. Mais il avait peur des représailles…  » De qui ? Mystère. «  Moi aussi, j’ai peur  », poursuit cette habitante de Tourcoing.

Le cas de Florine W., 19 ans, est à peine différent. Elle aussi a un frère incarcéré à Sequedin. Cette autre « mule » sera interpellée 24 heures après Cindy M. Après la fouille, son frère a été trouvé en possession de cannabis. «  Il a assuré avoir reçu cela par un « missile » extérieur  », souligne un magistrat, dubitatif. La tentative de protection de Florine W. aura été vaine. En garde à vue, elle a tout reconnu...
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