Une semaine après l'arrivée de Salah Abdeslam en France, une équipe de BFMTV a pu pénétrer dans la prison de Fleury-Mérogis où il est détenu.
Ses premières journées se passent calmement, rythmées par la lecture et les prières. Totalement isolé, le suspect-clé des attentats du 13 novembre fait l'objet d'une surveillance accrue.
Déjà 7 jours que Salah Abdeslam a intégré la plus grande prison d'Europe, celle de Fleury-Mérogis dans l'Essonne.
Le centre pénitentiaire apprend à vivre avec ce détenu hors-norme derrière ses grilles. Son arrivée avait d'ailleurs déclenché des réactions contradictoires.
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"Il y a eu quelques applaudissements mais aussi des insultes. Ça n'a pas été que des applaudissements", souligne Nadine Picquet, la directrice de Fleury-Mérogis.
Sa présence déchaîne les coursives. En bas d'un bloc de détention, certains scandent "Vive l'État islamique". Mais l'administration pénitentiaire passe outre ses provocations en tentant de faire oublier le suspect-clé des attentats du 13 novembre, à commencer par sa localisation précise dans la prison.
Détenu dans un quartier d'isolement à l'abri des regards, les premières journées de Salah Abdeslam se passent dans le calme.
"Pour le moment, il dort beaucoup, il se repose. Il lit et se comporte bien pour l'instant", indique Nadine Picquet.
Un isolement total
Par sécurité, toutes les cellules qui entourent celle de Salah Abdeslam ont été vidées. Ainsi, le présumé terroriste ne peut entrer en contact avec personne à l'exception des 32 gardiens qui sont affectés à son secteur.
Cinq y travaillent à chaque créneau horaire. Ils sont pour le moment ses seules visites. D'après la direction, Salah Abdeslam n'a reçu pour l'instant aucun courrier, ni aucune demande de visite personnelle (qui serait obligatoirement soumise à l'aval du juge d'instruction). Seul son avocat est venu le voir depuis son arrivée.
L'isolement est total. Salah Abdeslam consacre alors une partie de ses journées à prier. "Cette personne détenue pratique sa religion dans sa cellule. Il a le Coran", confie la directrice de la prison, qui réfute toutefois la venue pour l'instant d'un aumônier malgré sa demande.
Une attention très particulière
La cellule qui occupe toute l'attention mesure 9m2. Au premier coup d'œil, elle semble totalement banale: des murs blancs, un lit, un bureau, une étagère et une télé incassable sous plexiglas. Le député Guillaume Larrivé (LR) a pu se rendre dans ce quartier d'isolement et le voir sur vidéosurveillance.
"J'ai vu à la fois un détenu ordinaire, dans une cellule ordinaire (…) et un détenu hors de l'ordinaire parce qu'il y a tout ce système de caméras assez exceptionnel qui permet en effet de suivre ces moindres faits et gestes", assure le porte-parole parole Les Républicains.
Filmé 24h sur 24, les images sont visionnées en direct par un surveillant assis dans une salle remplie d'écrans un peu plus loin dans la coursive. Au même étage, dix autres personnes sont à l'isolement: des meurtriers au profil dangereux aux des détenus plus médiatiques.
La pression est forte sur le personnel pénitencier. Ces hommes et ces femmes, choisis parmi les plus aguerris, doivent éviter à tout prix que Salah Abdeslam ne se suicide. Sa prochaine sortie est fixée au 20 mai, date d'un nouvel interrogatoire au palais de justice.
BFM TV
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