vendredi 20 mai 2016

Baroin l'affirme: il n'y a «aucun deal» entre lui et Urvoas sur l'avenir de Clairvaux

Le sénateur de l’Aube tient à mettre fin aux interprétations au sujet d’un déjeuner entre lui et le ministre de la Justice la veille de l’annonce de la fermeture de Clairvaux.


«  Une fois que le coup est parti, ce n’est jamais simple d’essayer de le rattraper  », rappelle Philippe Dallemagne, conseiller départemental (LR) du canton de Bar-sur-Aube. Si sa remarque vise l’annonce brutale et maladroite de la fermeture de la prison de Clairvaux par le ministre de la Justice – celui-ci avait alors justifié sa décision en évoquant la vétusté du lieu, ce qui est loin d’être le cas – ce conseil peut également s’adapter à un autre acte de cette histoire.



Car le mardi 26 avril, veille de l’annonce explosive, le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, et le sénateur de l’Aube François Baroin avaient eu un déjeuner ensemble. Le lendemain, le Garde des Sceaux annonçait dans le même temps la fermeture de Clairvaux et l’ouverture d’un centre pénitentiaire à Lavau. Le lendemain encore, lors des questions au Sénat, il en remettait une couche, sous le regard approbateur de François Baroin, assis dans l’assistance.

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Le rapprochement des trois rendez-vous pouvait laisser supposer à une collusion entre les deux élus. Dans le Barsuraubois, comme dans le reste du département, l’interprétation avait été unanime : Urvoas avait-il demandé à Baroin un coup de main pour trancher définitivement le cas de Clairvaux – car jusqu’alors aucun ministre n’avait réussi à le faire – et en échange lui accorder la création d’un centre pénitentiaire à Lavau ?

«  Il lui a dit qu’il allait fermer Clairvaux, comme ça, au moment de se quitter, sur le pas de la porte  », rapporte un proche du dossier, sans penser que l’annonce officielle serait faite dès le lendemain. Sauf que, par ce calendrier très (trop) rapproché, le mal est fait, la relation de cause à effet établie et «  le coup (est) parti  ».

Opération déminage

Si bien que mardi 17 mai, lorsque le ministre de la Justice reçoit les élus aubois dans son bureau, il croit bon d’évoquer le sujet en préambule pour calmer le jeu. «  Le ministre et François Baroin ont rappelé qu’il n’y avait aucun lien entre le dossier Lavau et le dossier Clairvaux et que dans l’entrevue qu’ils ont eue, Clairvaux n’avait pas été évoqué. Il n’y a pas d’échange de négociation  », confie le député Nicolas Dhuicq à l’issue du rendez-vous. Faut-il croire à cette version officielle ? «  Je m’en tiens à ce qui a été déclaré au cours de la réunion  », dit-il pour déminer l’affaire et en rester là.

François Baroin lui-même tient à remettre les choses dans leur contexte à l’issue de l’entrevue. «  J’ai senti le ministre honnête dans son explication d’une annonce rapide qui a été ressentie comme brutale chez nous  », explique-t-il. «  Honnête aussi sur le fait qu’il n’y avait aucun deal entre lui et moi sur ce sujet car c’était à sa demande que j’avais répondu à une demande de rendez-vous sur le texte qui est examiné actuellement sur la Justice de demain en relation avec l’association des maires de France ; il a bien rappelé la séparation des deux dossiers qui répondent à des critères.  »

Aucun deal donc n’existerait entre les deux hommes et aucune relation ne serait à établir entre les deux dossiers.

L'Est Eclair

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