dimanche 1 mai 2016

Belgique - Le conflit social des prisons s’enlise

Les négociations entre syndicats et ministère de la Justice dans l’impasse après quatre jours de grève.

Quatre jours pleins sans préau, parloir, douche : dans les prisons francophones de Belgique, les détenus sont les victimes du bras de fer qui se joue à haut niveau dans les couloirs du ministère et les centrales syndicales. Vu que l’opinion publique a tendance à ne pas plaindre ceux qui se retrouvent embastillés, le combat des organisations syndicales peut se poursuivre.

Le mouvement de grève dans les prisons francophones de Belgique va se poursuivre au moins jusque lundi à 9h, dans les locaux du SPF Justice. Avec quel espoir de progression ? "J’espère que le ministre va prendre la réelle mesure de la détermination des agents. La balle est dans son camp", indique à La DH Laurence Clamar, secrétaire permanente de la CSC Services publics.

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Jeudi, les organisations syndicales (CSC, CGSP Amio, SLFP) ont coupé court et quitté la table des négociations, devant l’impossibilité de trouver un accord.

Le ministre Koen Geens qui doit faire avec une diminution drastique du budget de son ministère, a tablé sur une économie de 1,5 % dans les centres de détention, à étaler sur l’ensemble de la législature. Son plan prévoyait de travailler en cinq shifts, et non plus trois. De la même manière, il était prévu de diminuer de 10 % le nombre du personnel pénitentiaire, de 9.295 en 2014 à 8.366 en 2018.

Pour le ministre qui fait déjà face à la grogne dans les tribunaux, le mouvement des agents pénitentiaires est un nouveau caillou dans la chaussure, encore plus douloureux celui-ci.

Pendant ce temps, deux syndicats de policiers, le SLFP et le SNPS, ont également appelé à la grève en exhortant les agents à ne pas remplacer les surveillants pénitentiaires, comme c’est souvent le cas. Objectif : tordre le bras du ministre en rendant la grève encore plus dure.

Au niveau opérationnel, les conséquences sont importantes. Vendredi 29 avril 2016, à Bruxelles, plusieurs audiences correctionnelles impliquant des détenus ont dû être remises. Selon l’agence Belga, la prison de Mons a pu tourner normalement. À Tournai, Leuze, Jamioulx, Namur, Andenne, Dinant, Ittre et Nivelles, le service a été fortement bouleversé. Les policiers ont été mis à contribution avec, pour conséquence, des difficultés dans les zones locales. À Marche-en-Famenne, une cinquantaine d’agents pénitentiaires ont mené une opération escargot devant la prison. Tandis qu’à Liège, des agents de Lantin et Paifve ont manifesté devant le palais de justice pour faire connaître leur mouvement.

DH.be

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