Les gardiens ont de nouveau bloqué l’accès au centre pénitentiaire durant une journée, réclamant davantage de moyens.
Le précédent coup de semonce, programmé le 16 novembre 2015, avait été volontairement étouffé au lendemain des attentats de Paris. Il s’agissait d’un appel national lancé à Christiane Taubira alors garde des Sceaux, portant notamment sur des revalorisations de salaire et de prime.
Hier matin, c’est à leur direction locale que s’adressaient les gardiens du centre pénitentiaire de Saint-Aubin-Routot à l’appel des syndicats Ufap, FO et CGT.
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« Il y a urgence à ce que le chef d’établissement remonte les chiffres à l’administration centrale et mette l’accent sur la nécessité absolue d’attribuer du personnel rapidement », s’insurge Judicaël Benoit pour FO, entouré de collègues fonctionnaires assurant le blocage de l’établissement (600 détenus actuellement). Ce lundi, journée sans parloir, n’ont pu accéder aux différentes unités les personnels privés de maintenance, d’entretien des locaux, d’intervention sur des activités socioculturelles.
L’état des lieux est flagrant alors que les agents s’inquiètent par ailleurs du passage, au 1er janvier 2017, de leur centre sous la tutelle de la direction interrégionale de Rennes (il se trouve aujourd’hui sous celle de Lille). « Nos revendications sont les mêmes. [déjà l’accès à la prison avait été bloqué en juin 2015, ndlr]. Nous sommes 160 gardiens au lieu de 180. L’arrivée de 11 collègues sortis d’école ne compensera même pas les 12 mutations de juin. Il nous manque 4 officiers et 9 premiers surveillants. Nous accumulons 43 000 heures supplémentaires. S’en passer et enclencher le mode dégradé impliquerait de se cantonner au code de procédure pénale : accompagner au parloir, à la promenade ou pour des soins médicaux. Rapidement, la situation dégénérerait. Peut-être cela ferait-il réagir l’administration centrale », embraye Eléonore Schreiner pour l’Ufap.
Quatre agressions en 24 h
Tendue, la situation l’est à nouveau depuis jeudi dernier au sein du centre pénitentiaire inauguré en 2010.
Les trois organisations syndicales rapportent trois agressions pour la simple matinée de jeudi. À 8 h, une surveillante était « exposée au sang » alors qu’elle intervenait au cours d’une bagarre en ateliers. À 11 h 30, au centre de détention, un détenu infligeait un coup de tête à un gardien en cours de fouille de cellule. Un quart d’heure plus tard, au quartier de semi-liberté, un troisième gardien se faisait agresser après avoir annoncé à un prisonnier la suspension de l’aménagement de sa peine. Hier matin, Eléonore Schreiner mettait à jour la liste des agressions. « Vendredi, un moniteur de sport était blessé à la main par un détenu s’étant saisi d’un pied de paper-board ».
Paris Normandie
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