mardi 25 octobre 2016

Au Havre, le père fournit son fils, détenu en prison, en cannabis

À l’extérieur comme à l’intérieur du centre pénitentiaire, le prévenu de 20 ans assume sa consommation de cannabis et en débat.


«Hmmm », marmonne sans cesse Jimmy, 20 ans, en direction du tribunal même quand aucune question ne lui est posée. Et, lorsqu’il construit enfin une réponse, il ne donne pas vraiment les meilleurs arguments pour rassurer les juges.



« Tout le monde fume en 2016 ! », peste-t-il. « Moi, je ne fume pas », réplique la présidente. Les soins ? « Ça ne sert à rien ! », ajoute l’intéressé.

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Consommateurs...de père en fils

Détenu provisoirement dans un dossier de braquage se trouvant entre les mains d’un juge d’instruction, le Rouennais, incarcéré à Saint-Aubin-Routot, est poursuivi pour possession et usage de cannabis.

Le 27 novembre 2015, son père lui rend visite pour un parloir comme c’est l’habitude deux fois par semaine. À l’issue de la rencontre, Jimmy est sujet à une fouille. Il a sur lui treize grammes de résine de cannabis et des feuilles à rouler. Son père concède être venu à la prison avec le tout. Sur demande de son fils, l’aîné, qui serait lui-même consommateur, avait acquis pour 50 € de matière à un revendeur.

Après de multiples « hmmm » au cours du rappel des faits par la présidente, Jimmy lâche un « je n’ai rien à dire ». Il se veut « consommateur comme plein de gens en détention ». Il fumait déjà avant son interpellation pour le vol avec arme. Parce qu’il estime ne pas être dépendant, il n’envisage aucun suivi médical et compte bien arrêter de tirer sur son joint « un jour ». La présidente ne peut s’empêcher de grimacer fortement. « Vous avez une drôle de mise en avant », lâche-t-elle. « Pourquoi ? », grogne Jimmy. « Elle me paraît bien inadaptée. »

Le prévenu ne varie pas de style de défense. « Laissez-moi tranquille, tout simplement. » À la fin des débats, il réclame un « avocat commis d’office » ou son conseil habituel. Tout en jugeant pouvoir se défendre seul. Douze condamnations s’entassent à son casier. « Ça fait beaucoup alors que vous êtes encore jeune », ponctue la présidente.

« Hmmm », marmonne le prévenu. Quand lui revient le dernier mot, il indique ne rien avoir à ajouter. Avant de préciser que le droit de visite dont bénéficiait son père a été supprimé. Le Rouennais, qui a purgé quelques jours de quartier disciplinaire, écope de quatre mois de prison ferme.

Paris-Normandie

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