jeudi 27 octobre 2016

Fin des unités dédiées : "Ne pas abandonner la prise en charge pour la sécurité", avertit un député

INVITÉS RTL - Philippe Houillon, député Les Républicains du Val-d'Oise et un surveillant pénitentiaire en unité dédiée à la Maison d'arrêt du même département.

Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a annoncé, mardi 25 octobre, la fin des cinq unités dédiées aux détenus radicalisés en France.

"Il était plus que nécessaire de les fermer, c'était une mise en danger continuelle au sein de ces unités", a réagi un surveillant pénitentiaire de la Maison d'arrêt du Val-d'Oise.



"Si vous enfermez plusieurs bêtes féroces entre elles, vous les rendrez encore plus féroces", prend-il en exemple, assurant qu'il faut isoler ces radicalisés et leur montrer "qu'il y a autre chose dans la vie comme idée à avoir".

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Mais pour Philippe Houillon, député LR du Val-d'Oise, la fermeture de ces unités dédiées est trop rapide, sans que l'on ai vraiment évaluer le système :

"C'est un soulagement mais il y a un problème de lisibilité. Il y a cinq unités dédiées qui accueillent seulement 72 détenus. Mais il y a 1336 détenus qui sont radicalisés et qui ne sont donc pas dans ces unités. Que propose le garde des sceaux ? De mettre les plus dangereux dans les quartiers de haute sécurité des centrales, et il a raison. Et de mettre 190 personnes dans des cellules individuelle avec un traitement personnalisé et ainsi, répartir le reste dans 27 établissements avec une prise en charge spécifique. Entre prise en charge spécifique et unités dédiées, quelle est la différence ?", s'interroge le député.

Exploiter le renseignement pénitentiaire

Pour Philippe Houillon, il ne faut pas confondre le problème de la sécurité et le problème de la prise en charge : "Il ne faut pas abandonner la prise en charge pour la sécurité, il faut les deux parce que ces gens là vont sortir un jour et on devrait par exemple armer les personnels pénitentiaires pour que l'incident d'Osny ne se reproduise pas".

Le surveillant pénitentiaire rappelle qu'avant les unités dédiées, "il y avait déjà des radicalisés en prison et on a toujours su les gérer".

Il insiste sur le fait que les établissements pénitentiaires ont fait régulièrement remonter les informations, "mais on était pas pris au sérieux à l'époque, toutes les informations restaient bloquées", se désole-t-il. "Si on prenait au sérieux le renseignement pénitentiaire, on se rendrait compte que c'est une mine d'or".

RTL 

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