« La situation est déjà compliquée, mais elle risque de nettement empirer », prédit Frédéric Gallet, secrétaire départemental du syndicat de policiers Alliance.
A partir de lundi, les transferts de détenus ne seront plus assurés en Bretagne par la police et la gendarmerie mais par l'administration pénitentiaire comme c'est le cas depuis 2011 dans d'autres régions.
De nouveaux pôles de rattachement d'extractions judiciaires (PREJ) ont été créés à Rennes, Lorient et Nantes. Problème : les effectifs sont complètement sous-dimensionnés et les nouvelles recrues ne disposent pas des véhicules, des gilets pare-balles et de l'armement nécessaire pour assurer leurs tâches.
Inquiétude à la cour d'appel de Rennes
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Certains PREJ ne seraient même pas encore dotés de mobilier et de matériel informatique. « Au PREJ de Lorient, ils ne seront que 10 au lieu de 13 prévus à l'ouverture alors qu'il faudrait au minimum une vingtaine de personnes », remarque Frédéric Bescon, délégué interrégional pour le Syndicat national pénitentiaire des surveillants non gradés. A ce problème de sous- effectif s'ajoute celui d'une zone plus large à couvrir.
La bascule aurait déjà dû se produire au 1er janvier, mais a été reportée car « les agents du PREJ ne sont sortis de l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire que depuis deux semaines ».
Ce manque d'anticipation et la dégradation des conditions de transfert inquiètent les chefs de la cour d'appel de Rennes qui, le 22 avril, ont envoyé un courrier aux commandants de région de gendarmerie et aux directeurs départementaux de la sécurité publique pour leur demander de prolonger leurs missions de transfèrement.
« Les procureurs passent de plus en plus de temps à faire en sorte que les audiences puissent se tenir. Avec le nouveau dispositif, l'administration pénitentiaire nous a déjà prévenus que certaines extractions ne seront pas possibles », explique Rodolphe Jarry, secrétaire général du parquet général de Rennes.
Cela risque d'entraîner des reports de procès, voire la libération de prisonniers restés trop longtemps en détention provisoire. « Une situation ubuesque et inadmissible », dénonce Frédéric Gallet. Seule la gendarmerie a pour le moment répondu au courrier de la cour d'appel, expliquant que les effectifs dédiés aux transferts ont déjà été réaffectés à d'autres missions. Frédéric Gallet estime de son côté que « les policiers ont déjà fort à faire avec l'état d'urgence ». Une position que comprend Rodolphe Jarry, qui promet que les policiers et gendarmes « ne seront réquisitionnés qu'en dernier recours ».
Le Parisien
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