samedi 7 mai 2016

Prison : fronde de détenus à Villepinte

Une centaine de détenus de la maison d'arrêt surpeuplée de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, ont refusé ce vendredi quatre heures durant de réintégrer leurs cellules à l'issue de leur promenade, ont indiqué des sources syndicales. 

Le mouvement, qui a débuté à 16h30, a concerné 107 détenus répartis dans deux cours de promenade et nécessité l'intervention d'une vingtaine de membres des équipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris).



Finalement, tous les détenus ont regagné leur cellule "plus ou moins dans le calme" en début de soirée, a indiqué Philippe Kuhn, délégué régional du SPS (Syndicat Pénitentiaire des Surveillants).

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"Les quatre meneurs ont été envoyés au quartier disciplinaire", a précisé le syndicaliste, ajoutant qu'un mouvement similaire avait eu lieu la veille, mais de moindre ampleur. Actuellement, la maison d'arrêt de Villepinte héberge 1.053 détenus pour 587 places soit un taux d'occupation de 177%. "Au quartier arrivant on est saturé, avec 56 détenus pour 40 places. 54 cellules sont triplées. Dans ces conditions, on va droit au conflit avec certains détenus", a mis en garde Philippe Kuhn, qui s'exprimait aussi au nom de son collègue de F0, Erwan Saudi.

"Vous doublez, triplez la population d'une cellule de 9m2, imaginez ce que ça peut donner", a-t-il poursuivi, évoquant le "ras-le-bol" des surveillants, qui ne sont que "deux pour 200 détenus", "face à une population pénale des plus agressives et revendicatives". Ce vendredi, premier jour de fortes chaleurs, il a recensé "pas moins de cinq interventions, la découverte d'un couteau artisanal et un feu au quartier disciplinaire". Parmi les motifs de mécontentement des détenus, Blaise Gangbazo, secrétaire régional CFTC Justice évoque le changement de prestataire fournissant les repas et l'absence de point d'eau dans les cours, qui s'ajoutent à la surpopulation, encore plus pénible en période de chaleur.

Dans ce contexte jugé "explosif", les syndicats redoutent une prise d'otage comme celle qui a eu lieu samedi à la prison de Réau, en Seine-et-Marne, quand trois détenus condamnés pour meurtre ont retenu pendant trois heures leur surveillant, libéré sain et sauf après une négociation menée par le Raid.

Le Figaro

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