La nouvelle directrice du centre pénitentiaire de Saint-Aubin Routot a été officiellement installée hier. Elle sait la situation sensible.
«Ici, au Havre, j’arrive avec pour objectif de conserver l’aspect humain de la prise en charge. Avec l’envie de voir émerger des projets culturels, pédagogiques ou de santé. »
C’est dans la cour d’honneur du centre pénitentiaire de Saint-Aubin-Routot que sa nouvelle directrice, Muriel Tabeau, s’est vue officiellement installée à ce poste.
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Une cérémonie lui conférant toute légitimité aux yeux du personnel de l’établissement (690 places pour un effectif théorique de 182 surveillants). « Ce service public est une institution républicaine indispensable au bon fonctionnement de notre démocratie », insistait Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires.
« Le chef d’établissement est le garant de la bonne exécution des peines dans le respect des lois. C’est une mission délicate et complexe. Nos concitoyens ne se rendent pas nécessairement compte à quel point il est difficile de surveiller jour et nuit des détenus tout en les accompagnant afin de ne pas tomber dans la récidive une fois la vie civile retrouvée. »
L’institution peut compter sur l’expérience d’une femme au parcours atypique. C’est suffisamment rare pour être noté, cette Charentaise de naissance n’est pas juriste de formation mais historienne. Elle mènera sa carrière dans la recherche aussi bien en Irlande qu’à la Sorbonne avant de changer de cap. « Le monde de la recherche peut être fermé. Je voulais chercher l’ouverture. Paradoxalement dans le monde pénitentiaire. Servir l’État, mettre en place des projets. Me rapprocher de la société dont les détenus font partie à part entière. »
En janvier 2007, elle devenait adjointe au chef d’établissement du centre pénitentiaire des femmes de Rennes (« avec les particularités du monde carcéral féminin »). Puis en septembre 2014, c’est à Nantes qu’elle occupait ce même poste. « Un travail en collaboration avec des partenaires privés comme c’est le cas au Havre. » Au Havre, où elle prend les rênes d’un centre pénitentiaire marqué depuis plusieurs mois par des conflits sociaux.
« J’y sais la situation sensible. J’en ai connu de comparables. Nous avons des difficultés en matière d’effectif. À peine arrivée, je me suis penchée sur les questions de ressources humaines. Partout où je suis passée, j’ai toujours été dans le dialogue. »
Paris Normandie
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