Deux détenus de la prison de Villeneuve-lès-Maguelone ont été mis en examen mercredi, soupçonnés d'avoir demandé à un troisième individu d'assassiner un surveillant pénitentiaire. A ce stade, le dossier ne revêt pas de caractère terroriste.
Le meurtre d'un gardien de prison contre 5000 euros et de la résine de cannabis. Voilà le deal qu'auraient proposé, au début du mois, deux détenus de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) à un troisième individu incarcéré.
Ils ont été mis en examen mercredi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "instigation à commettre un assassinat non suivi d'effet", indique le parquet de Montpellier à L'Express, confirmant une information du Midi Libre.
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L'homme démarché a refusé d'endosser le rôle de tueur à gages et a dénoncé ses co-détenus à la direction de l'établissement pénitentiaire. Ils ont été immédiatement placés en garde à vue. "Lors de leur audition, ils ont contesté les faits reprochés", précise un magistrat.
Un projet au stade intellectuel
D'après le journal local, les deux complices ont tenté de convaincre le troisième détenu en soulignant que celui-ci, dans l'attente d'un procès aux assises pour meurtre, allait de toute manière passer de longues années en prison. Mais ils n'auraient pas expliqué les raisons pour lesquelles ils souhaitaient la mort d'un maton.
A ce stade, explique le parquet de Montpellier, la proposition est restée au stade intellectuel. Aucun élément matériel laissant penser qu'un début de projet était en cours de réalisation n'a été retrouvé.
Raison pour laquelle le parquet n'a pas retenu le chef d'association de malfaiteurs. "Nous sommes avant le stade de la préparation", développe-t-on. Tout juste les enquêteurs ont-ils saisi des téléphones portables obtenus illégalement par les commanditaires présumés. Ils sont également mis en examen pour "recel d'objets introduits de manière illicite".
L'un des détenus fiché S
L'affaire est toutefois prise très au sérieux. Car, selon Le Midi Libre, les deux détenus mis en cause, des trentenaires, sont adeptes de l'islam radical. Ils se seraient fait remarquer à plusieurs reprises pour des pratiques religieuses ostentatoires.
L'un des deux serait même connu des services de renseignement et fiché S pour radicalisation. Le parquet précise toutefois qu'aucun élément ne prouve, à ce stade, que la proposition d'assassinat revêtait une motivation djihadiste. Par ailleurs, les deux hommes sont incarcérés pour des délits de droits communs et non pour des infractions terroristes. Le parquet de Paris, compétent dans ce type de dossiers, n'a pas été saisi.
Cette procédure intervient quelques jours après la violente agression à l'arme blanche de deux surveillants, dimanche, par un détenu radicalisé, Bilal T., à la maison d'arrêt d'Osny, dans le Val-d'Oise. Le parquet antiterroriste de Paris, qui s'interroge sur une possible attaque djihadiste, s'est, cette fois-ci, saisi de l'enquête au vu de la gravité des faits, du mode opératoire et du profil d'ancien candidat au djihad de l'agresseur.
L'Express
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