« Je suis prêt à me soumettre à votre décision que j’apprécierai à sa juste valeur » : Foudil, 59 ans, n’est pas un prévenu comme les autres, à l’audience du mercredi 21 décembre.
Et pas seulement parce qu’il fut gardien de prison entre 1984 et 1997. Il fait sourire, d’abord, quand il confond euros et francs et annonce à la présidente toucher une retraite de… 10 000 euros par mois !
Il émeut, ensuite, quand il fond en larmes à l’évocation de la mort de son père, de son divorce et de sa chute dans l’alcoolisme. Il étonne, enfin, quand on découvre qu’il a été interpellé le 20 décembre avec des objets volés au supermarché Géant de Glisy, près d’Amiens, alors qu’il sortait d’une garde à vue pour des vols dans une pharmacie commis… le 19 décembre.
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Foudil explique ses problèmes d’argent, qui le pousseraient à la rapine, par une étrange équation : « Je mets toute ma retraite sur un compte épargne logement, pour m’acheter une maison, et je ne garde que 300 euros pour vivre. »
Presque automatiquement, il ne peut boucler les fins de mois et c’est ainsi qu’il a été intercepté à la sortie du Géant avec sous le paletot de la viande, un téléphone portable et une ampoule.
Foudil insiste sur son ancienne carrière de surveillant pénitentiaire : « J’aimais mon métier, il m’a appris à être réglo. Je l’ai pratiqué avec honneur et respect ».
Si l’on suit la procureure, il va rejoindre ses ex-collègues pour les fêtes puisqu’elle requiert quatre mois ferme et mandat de dépôt.
Me Medrano plaide au contraire la fragilité d’un client qui abuse des somnifères et a été suivi par un psychiatre : « Sa place est-elle en prison ? » Non, tranchent les juges, qui lui infligent quatre mois avec sursis.
Courrier Picard
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